Le 11 novembre 2012

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L’un des nos plus fidèles rédacteurs, Frédéric de Vençay, vient de nous quitter. Il nous manquera.
Je me souviens des premières critiques de Frédéric de Vençay alors étudiant provincial dans la région de Bordeaux. Il avait à peine 18 ans, un âge souvent improbable pour la rédaction de papiers nécessitant déjà une certaine expérience de la vie et un vrai point de vue. Que connaît-on vraiment de l’existence à la sortie de l’adolescence ? Comment peut-on porter un regard distancé par rapport à des thématiques fortes qui ont toujours marqué l’art, bien au-delà de sa septième manifestation ?
Frédéric m’avait pourtant épaté. Sa plume, déjà fine et loin d’être juvénile, possédait toute la maturité et toute la cinéphilie nécessaires pour pouvoir prétendre comprendre le genre humain, tel qu’il nous est montré à travers le regard des grands réalisateurs. Il avait les mots, les tournures, l’ouverture d’esprit nécessaire… des qualités littéraires évidentes qu’il aimait partager avec les autres, sur aVoir-aLire, comme rédacteur fidèle depuis 2009, et sur son blog personnel où il laissait sa passion volubile pour le cinéma ou les séries télés s’exprimer. C’est lui-même qui m’avait encouragé à découvrir la série Lost, alors que vraiment j’étais dur à convaincre à ce sujet. J’ai été conquis. Par Lost, je l’admets, mais aussi par la personnalité de Frédéric, qui non seulement était un rédacteur éminemment droit et juste dans ses avis, mais, c’était surtout quelqu’un de bien. Pas un geek braillard et fatigant comme on en trouve tant sur une « webosphère » un peu hystérique, mais bel et bien un jeune homme pausé, réfléchi, et pourtant toujours exaltant.
Ceux qui ont eu la chance de le croiser dans l’équipe, ce qui n’est pas toujours évident du fait que chacun travaille de façon isolée derrière son ordinateur aux quatre coins de la France, ou qui ont pu discuter avec lui par mails interposés, tous sont unanimes sur cet éloge d’un jeune homme qui avait l’avenir devant lui. Fred avait de bien belles perspectives qui commençaient à prendre forme, alors qu’il s’était enfin installé sur la capitale pour pouvoir mettre en œuvre ses ambitions dans le journalisme. Le sort en a voulu autrement.
Aujourd’hui, c’est toute l’équipe qui se joint à moi dans ce moment d’incompréhension et de révolte contre le destin. Frédéric nous a quittés, à l’âge de 22 ans il y a un mois. Nous nous joignons tous ensemble au deuil et au chagrin de sa famille et de son amie. Nous avons appris son décès tardivement, mais cela ne doit nullement nous empêcher de rendre un dernier hommage à ce grand voyageur devant l’éternel qui avait su nous faire rêver avec ses photos de périples irlandais, écossais, ou islandais. Il était sur la route avec une avidité de voir, de comprendre et de ressentir les choses. Nous garderons de lui cette image pleine de vitalité, au milieu de toutes ces beautés.
Fred, tu nous manqueras !