Historias mínimas

L’argument : Destins croisés de trois personnages partis sur les routes de Patagonie du Sud. Il y a d’abord Justo, un retraité qui fuit l’emprise de son fils. Ensuite, un représentant de commerce désirant séduire une jeune veuve. Enfin, une jeune femme accompagnée de sa petite fille, qui vient de gagner à un jeu télévisé.

Coup d’œil : Destins croisés dans des paysages de commencement du monde, Historias mínimas part d’une volonté d’aller au plus près de l’humain, dans ces paysages sans fin où l’homme ne peut plus qu’être lui-même, sans feintes. Le casting s’est constitué à travers 14 régions argentines, et ne compte que deux comédiens professionnels.
Carlos Sorín raconte comment, il y a quelques années, il eut à réaliser un film sur un village perdu de Patagonie, qui venait d’être équipé du téléphone. Il réalisa à Buenos Aires le casting des villageois et en arrivant, s’aperçut que l’effervescence qui agitait le village n’avait rien à voir avec le tournage du film, mais uniquement avec cet événement que représentait l’arrivée du téléphone. Il décida alors de laisser ses comédiens à l’hôtel, pour filmer les vrais villageois et leur émotion. Parler avec leurs familles à des milliers de kilomètres, les numéros notés au Bic sur les paumes des mains... C’est là qu’il eut la conviction que cette émotion, cette authenticité, ne pouvait exister qu’avec des non professionnels.
Le scénario s’est voulu d’emblée très flexible, parfois inachevé, afin que les acteurs puissent se superposer aux personnages. Le texte était réécrit au fur et à mesure, en fonction de la personnalité de l’acteur, et ajoute, Sorín, "quand on disait "Coupez !", les choses continuaient plus ou moins de la même façon."
Prix spécial du jury au dernier festival de cinéma de San Sebastián, Historias mínimas marque un retour à la scène remarqué, pour Carlos Sorín, et tendrait à prouver que l’émotion et la pudeur peuvent aussi éclore de la publicité.