Hell On Wheels Saison 2 - la critique + test DVD

Alors que le tournage de la saison 3 est suspendu pour cause d’intempérie, Hell On Wheels débarque en France pour une seconde saison. Confirmation ou déception ?

L’argument : Cullen Bohannon, un ancien propriétaire d’esclaves et soldat, est déterminé à venger le viol et le meurtre de sa femme en traquant et tuant les soldats de l’Union responsables. Il se retrouve alors dans le Nebraska à l’époque de la construction de la ligne ferroviaire transcontinentale.

Notre avis : La première saison de Hell On Wheels posait les jalons d’une série rythmée mais risquée. Le western, peu présent dans les séries télévisées, n’est pas un genre facile d’accès pour les néophytes. Pour les amoureux de Deadwood, grand titre d’HBO, il fallait également trouver la force de la prendre pour ce qu’elle est et non comme un simple ersatz. Cette première saison était une belle réussite. Actuellement diffusée sur D8, celle-ci tarde à s’imposer dans les audiences.

Surfant sur la mode de l’anti-héros, Hell On Wheels narre les aventures ferroviaires de Cullen Bohannon, un mec franchement viril. Grosse voix, grosse barbe, sanguin mais sensible, le personnage est un cliché qui, comme dans Banshee, finit pourtant par nous accrocher. Habité par des valeurs sociales anachroniques, Cullen a ce qu’il faut pour être sympathique aux yeux vite offusqués du 21ème siècle. A la limite du féminisme et de l’antiracisme, Bohannon est en avance sur son temps.
Quelques mois se sont écoulés depuis les événements de la première saison. Bohannon, plus tourmenté que jamais, s’est réorienté vers le banditisme. Choix de carrière assez judicieux puisqu’il connaît parfaitement les trains qu’il attaque. Comme souvent dans Hell On Wheels, les choses évoluent trop vite, l’intrigue est balayée en trois coups de fusil. Un épisode suffit pour voir Cullen se retourner contre sa bande, se faire arrêter, être condamné à mort, être sauvé in extremis et revenir au camp. Retour au point de départ. Tout est oublié, place à la suite. Cette saison 2 est malheureusement à l’image de son personnage principal, en errance. Cullen est un héros sans but, une âme perdue. Et comme Hell On Wheels n’est pas une série psychologique, on s’ennuie fermement. Cullen veut construire une voie ferrée. Cullen se bat contre des indiens. Cullen se bat contre un prêtre terroriste. Le liant entre les épisodes se raréfie et le téléspectateur doit lutter pour rester accroché.

La relation amoureuse qu’il entretient avec Lily Bell peine à rassasier un public qu’on affame depuis trop d’épisodes. Les intrigues secondaires, proche du Soap, n’apportent rien. Tout est trop lisse, gentillet, dépourvu d’enjeux dramatiques. Sans arc narratif pour dessiner l’architecture de cette seconde saison, les épisodes deviennent anecdotiques, du vide pour remplir du vide. Alors on suit les amourettes de la fille du prêtre, les infidélités d’une ex prostituée reconvertie aux corvées du logis. Quelque part entre les mésaventures du boss Durant et les querelles des frères irlandais, on retrouve les délires psychotiques du Swede. Personnage atypique, il méritait sans doute un destin mieux scénarisé. L’antagonisme entre Bohannon et The Swede sera finalement le cœur essoufflé de ces 10 épisodes. Humilié en fin de première saison, il perd son autorité et son statut. Il mettra tout en œuvre pour se venger et installer le chaos au sein du camp. Il apparaît finalement comme le moteur du récit, le seul objet en mouvement. En résulte une intrigue qui, à l’instar de la construction des rails, avance poussivement, par à-coups. Le final grandiloquent ne rattrapera rien, bien au contraire. C’est avec tristesse qu’on vous conseillera de ne pas monter, le train tourne déjà en rond.

Si ce second crû est décevant, c’est avant tout parce qu’on s’était laissé séduire par la première saison. Décomplexée, rythmée, elle avait su montrer un potentiel intéressant. Cette seconde saison perd de sa saveur et de sa magie. Dix épisodes, c’est un peu court. Mais suffisant pour voir une série prometteuse dérailler.

LE TEST DVD

Les suppléments :


– Retour sur la saion 1
– Les acteurs de la saison 2
– Sur le plateau avec Anson Mount
– Retour sur les 10 épisodes avec les acteurs de la série
– Bande-annonce
– Exclusivité Fnac : Making-of de la saison 2

On découvre avec plaisir les lieux du tournages. Visite guidée par Anson Mount, l’interpete de Cullen, qui nous montre la vie du camp lorsque la caméra s’arrête de tourner. Les commentaires sur chaque épisodes, assez classiques, nous donnent une idée sur les intentions créatives des scénaristes, acteurs et réalisateurs.

L’image :

La version DVD est un peu juste. L’image ne rend pas honneur aux décors et aux grandes étendues du Far West. Trop peu précise, celle-ci mérite une version Blu-Ray sans doute plus détaillée.

Le son :

Rien de particulier à noter. Deux pistes sont disponibles, la VF et la VO en 2.0 et en 5.1. Dolby Digital. De bonne facture.