Putain de vie
Le 26 février 2012
Retour sur le succès phénomène flamand de l’année .
- Réalisateur : Geoffrey Enthoven
- Acteurs : Tom Audenaert, Gilles De Schryver, Robrecht Vanden Thoren, Isabelle de Hertogh
- Genre : Comédie dramatique, Road movie
- Nationalité : Belge
- Durée : 1h55mn
- Date de sortie : 7 mars 2012
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Succès phénoménal en Flandre, ce buddy movie aux allures commerciales vaut surtout le détour pour son jeu d’acteur plus vrai que nature que pour son armada de gags sur la libido des handicapés, parfois poussifs.
L’argument : Philip, un paraplégique flamand dévoré par d’ardents désirs sexuels, persuade ses amis Jozef, presque aveugle, et Lars, cancéreux confiné à son fauteuil roulant, de l’accompagner en Espagne, où existe un bordel spécialisé dans les services aux handicapés. Malgré leurs craintes, les parents des trois jeunes hommes consentent à la soi-disant excursion sur la route des vins hispaniques, ayant toute confiance en l’infirmier diplômé qui leur servira de chauffeur. Mais quelques jours avant le départ, le voyage est annulé, la condition de Lars s’étant trop détériorée. Refusant de mourir puceau, ce dernier convainc ses deux amis de partir quand même, à la nuit tombée. Renonçant à les amener sans l’aval des parents, l’infirmier leur propose comme remplaçant Claude, une francophone obèse au passé trouble. Se payant d’abord la tête de cette dernière, qui prétend ne pas comprendre le flamand, Philip et Lars en viennent à l’apprécier après qu’elle eut sauvé Jozef de la noyade. Entre-temps, les parents des trois handicapés, lancés sur une fausse piste par la petite soeur de Lars, partent les chercher à Oslo.
Notre avis : Que ce soient Le gamin au vélo des Dardenne, La fée du trio Abel-Gordon-Romy, Les géants de Bouli Lanners, et maintenant Hasta la vista, y a pas à dire, le cinéma belge a encore occupé le devant de la scène internationale en 2011. Au festival de Montréal, ce dernier a empoché pas moins de trois trophées (Grand Prix des Amériques, mention spéciale du jury œcuménique et prix du public). Néanmoins, alors qu’il cartonne à Bruxelles et en Flandre, le cinquième long métrage de Geoffrey Enthoven n’est même pas visible en Wallonie, au même titre que La mémoire du tueur, Ben X et Loft pour ne citer que quelques-uns des plus gros succès flamands précédemment sortis dans les salles du nord du pays. Au pays du surréalisme, la politique cinématographique qui dépend des communautés ne remplit pas son cahier des charges puisqu’elle reste fortement confinée à sa propre identité linguistique, laquelle va à l’encontre de la diversité culturelle. Par contre, la diversité sociale est plus que jamais au centre de Hasta la vista qui s’attache à décrire les tribulations sexuelles d’un trio d’handicapés bien décidés à faire le voyage jusqu’en Espagne pour y perdre leur virginité dans un bordel des plus particuliers. Autant dire que le challenge de Geoffrey Enthoven était de taille en s’attaquant à un sujet aussi épineux que celui de l’intimité méconnue des personnes qui souffrent d’un handicap. Bâti à partir d’une trame inaccoutumée, librement inspirée de l’histoire vraie d’un tétraplégique anglais prônant le droit aux plaisirs de la chair en dépit des tares physiques dont ceux-ci sont affublés, Hasta la vista est moins original qu’il n’y paraît en puisant bon nombre de ses idées dans deux œuvres moins commerciales que sont Nationale 7 et Aaltra. Aussi roublard sur le fond que sur la forme, Hasta la vista est un road-movie parfaitement calibré qui marche comme sur des roulettes pour le spectateur lambda grâce au parfait dosage entre humour et émotion. Quant aux puristes, malgré une impression de déjà-vu, ils seront conquis en fin de compte par l’interprétation plus vraie que nature du trio principal. Hasta la vista ou l’art de la pensée négative positivée...
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