Hammer of the gods - la critique du film et le test DVD

Des vikings sanguinaires engagés dans des rixes furieuses sous le bruit assourdissant des lames qui s’entrechoquent, voilà ce que nous promet le DTV Hammer of the gods, premier long métrage du cinéaste britannique Farren Blackburn.

L’argument : En 870 après J-C, un jeune guerrier Viking, Steinar, est envoyé par son père, le Roi, dans une quête pour retrouver son frère, banni du royaume il y a de nombreuses années. Le voyage épique de Steinar à travers un territoire hostile va le transformer en l’homme que son père souhaite voir, un successeur au trône impitoyable.

Notre avis : Pour son tout premier long métrage, le réalisateur anglais Farren Blackburn qui officiait jusque-là sur des épisodes de séries TV britanniques (dont Doctor Who et The Fades) s’attaque à la période moyen-âgeuse qui voit les vikings s’opposer aux saxons. Alors forcément lorsqu’on parle de ce peuple scandinave, on s’attend à voir des haches brandies à deux mains et des hurlements guerriers qui accompagnent de rudes combats éclaboussés par la sueur et le sang. Hammer of the gods en fournit quelques uns et ils sont même plutôt énergiques pour une petite production de la sorte (la fureur est bien au rendez-vous). Le reproche à faire vient du fait que le réalisateur essaye de donner une vision parfois trop moderne de l’époque médiévale.
Entre les barbares coiffés avec des dégradés mohawks, les torses épilés et comble du comble un morceau de dubstep qui déboule en pleine bataille comme un cheveu sur la soupe (à cet instant les mauvais souvenirs techno-féodaux du Beowulf avec Christophe Lambert en mode peroxydé remontent dangereusement à la surface...), il y a de quoi faire grincer quelques dents... C’est le type de défauts qui fait perdre une bonne dose de crédibilité historique à ce long métrage dont l’aspect immersif ne fonctionne qu’à moitié.
Sur une intrigue somme toute classique qui voit le jeune Steinar désigné par le roi mourant, épaulé de ses compagnons d’arme, partir à la recherche de son frère aîné Hakan en territoires hostiles, les scènes s’enchaînent entre les bonnes surprises (le traquenard et la poursuite par les saxons vêtus de noir) et celles qui le sont beaucoup moins (la rencontre avec Ivar suivie de l’épreuve des trois verres...).
L’arrivée jusqu’à la grotte où est retranché le puissant Hakan ne se fera pas sans pertes. Ce dernier, vénéré tel une divinité par tous ses fidèles dans une ambiance quasi mystique (qui n’est pas s’en rappeler Apocalypse Now et son Colonel Kurtz) ne sera pas des plus aisé à convaincre.

La quête éperdue qui s’est transformée au fur et à mesure en rite initiatique dans le but de s’endurcir (et percer quelques secrets familiaux au passage) se conclut sur un dernier duel brutal sur une lumière tamisée du refuge souterrain. Si, dans le dernier quart d’heure, le récit prend une toute autre dimension, force est de constater que les hauts et les bas qui ont précédés empêchent finalement la mayonnaise de prendre.
Les amateurs du genre pourront toujours y jeter un œil pour quelques sympathiques moments où les lames s’entrechoquent avec rage ainsi que pour la violence graphique, pour peu bien sûr que vous supportiez le look viking métrosexuel.

LE TEST DVD :

Les suppléments :

Les bonus sont généreux, à vrai dire, on en attendait pas tant et c’est une bonne surprise de la part de Wild Side pour ce genre de DTV. On se retrouve avec un making-of de 20 minutes avec interview de l’équipe technique, des acteurs et un petit détour par les lieux de tournage. Six minutes reviennent sur le travail de l’équipe des effets spéciaux sur le film. Enfin, 36 minutes d’interview des quatre acteurs principaux que l’on questionne sur leur rôle ou encore leur collaboration avec le réalisateur Farren Blackburn viennent encore nous en apprendre un peu plus sur l’élaboration de cette pelloche.

L’image :

Belle qualité d’image générale malgré quelques passages qui manquent parfois un peu de luminosité. Le rendu légèrement granuleux est un choix judicieux pour se plonger dans l’époque féodale. Le portage de l’image de cette édition DVD reste donc tout à fait correct.

Le son :

Possibilité de suivre le film en Dolby Digital 5.1 ou 2.0 en VO et VF. La VO anglaise plus naturelle est à conseiller face à un doublage français parfois grossier. L’ambiance sonore de la version 5.1 ne démérite pas et envoie de belles envolées lors des duels acharnés où l’on ressent admirablement bien la violence. Les dialogues ressortent clairement tout comme les différents sons qui parviennent à embellir l’atmosphère (tonnerre, flammes, bruits de pas dans la forêt...).