Le 30 septembre 2022
À Moscou, les festivités se succèdent malgré la menace d’une guerre imminente avec Napoléon. Une adaptation du chef-d’œuvre de Tolstoï à la sauce hollywoodienne qui ne prend pas.


- Réalisateur : King Vidor
- Acteurs : Anita Ekberg, Mel Ferrer, Audrey Hepburn, Henry Fonda, Herbert Lom, Vittorio Gassman, John Mills, Barry Jones
- Genre : Drame historique
- Nationalité : Américain, Italien
- Distributeur : Paramount Pictures France, Ciné Sorbonne (reprise)
- Durée : 3h28mn
- Reprise: 13 avril 2016
- Titre original : War and Peace
- Date de sortie : 1er décembre 1956

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Résumé : 1805 : Alors que la menace d’une guerre avec les troupes napoléoniennes devient imminente, les fêtes se succédent à Moscou. Le jeune idéaliste Pierre Bezoukhov (Henry Fonda) fréquente la maison du comte Roskov (Barry Jones) où il s’est particulièrement lié d’amitié avec sa fille cadette Natacha (Audrey Hepburn).
Critique : King Vidor, cinéaste majeur du cinéma américain ayant commencé sa carrière en 1919, qui livrait ici son avant-dernier film, n’avait pas choisi la facilité. Adapté à la sauce hollywoodienne, le roman foisonnant de Tolstoï, l’un des fleurons de la littérature russe, et de plus en pleine guerre froide et en plein maccarthysme, relevait de la gageure.
Le souffle qui parcourt le chef-d’œuvre de la littérature ne se retrouve pas dans cette superproduction plutôt laborieuse. Tout au long de ses 3 h 20, avec un scénario malgré tout aseptisé et condensé, on peine à se passionner pour le destin dramatique de Pierre, qui va perdre toutes ses illusions avec la terrible réalité de la guerre.
On retrouve même à plusieurs occasions des ressorts de mélodrame aux antipodes du roman.
La distribution internationale, principalement américaine, ne profite pas non plus à l’ensemble. Ni Henry Fonda, trop âgé pour le rôle, ni Mel Ferrer ne sont pour une fois très convaincants. Finalement, c’est surtout Audrey Hepburn, aussi fragile que déterminée, qui réussit à faire passer une émotion faisant curieusement défaut par ailleurs.
Paradoxalement, avec cette grosse production, King Vidor signa l’une des ses œuvres les plus mineures et les moins personnelles.
- Copyright Paramount Pictures