Le 15 septembre 2016
- Avertissement : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
- Scénariste : Satoru NODA>
- Dessinateur : Satoru NODA
- Genre : Seinen
- Editeur : Ki-oon
- Famille : Manga
- Date de sortie : 25 août 2016
Golden Kamui est la dernière trouvaille de Ki-oon et pas des moindres puisqu’il s’agit du meilleur manga de l’année au Japon.
Ki-oon est un maison d’édition très prolifique et en forme, ce qui se confirme avec Golden Kamui de Satoru Noda. Ce titre a en effet beaucoup d’atouts et on comprend pourquoi il a eu un tel succès au Japon.
Tout d’abord l’époque. Le récit se situe après la Guerre russo-japonaise de 1904-1905 et on suit un vétéran, Sugimoto "L’Immortel", dans sa nouvelle vie civile. Ce cadre temporel est méconnu en Occident et peu rencontré dans les mangas alors qu’il s’agit d’une guerre importante pour le Japon de Meiji qui assoit son autorité au-delà de ses frontières et prouve au monde entier que le Japon a rattrapé son retard. Cette guerre est aussi importante puisqu’elle préfigure les affrontements modernes de la Première Guerre mondiale (techniques de logistiques, stratégie, armement, etc). La manga est intéressant sur ce point puisqu’il diffuse tout au long de la lecture des informations de contexte tout en évitant les lourdeurs de pages descriptives entières ou de dialogues interminables.
Ki-Oon
Autre atout le lieu : Hokkaido, la grande île du Nord de l’archipel. Il faut savoir que cette île n’entre vraiment dans l’Empire du Japon que sous l’ère Meiji (à partir de 1868), l’histoire se situe donc encore dans un contexte colonial. Hokkaido est aussi le dernier lieu de vie des Aïnous, une peuplade aborigène de l’archipel que les Japonais n’ont eu de cesse de repousser au nord. La guerre de 1904-1905 a aussi conduit à l’exil des Aïnous du Nord de la Russie vers Hokkaido. C’est un peuple qui était encore il y a peu menacé de disparition. En effet, il faut attendre les années 90 avant qu’ils ne soient reconnus comme population autochtone et protégés par la loi (leurs conditions de vie sont comparables à celles des Amérindiens d’Amérique). On est donc plongé dans une période dure pour l’île puisqu’il y a une phase de colonisation accrue, une exploitation croissante des ressources de l’île (qui sont nombreuses) et une politique d’assimilation forcée des Aïnous. Et on le vit grâce au sympathique personnage d’Ashirpa, une jeune Aïnou qui va accompagner Sugimoto dans son aventure. Encore une fois, l’auteur diffuse tout au long du récit des informations sur cette culture méconnue et fournie même une bibliographie sommaire pour les plus curieux. Attention toutefois, le propos n’est pas non plus à une auto-critique de la politique de l’époque même si Sugimoto défend Ashirpa contre les comportements racistes.
Ki Oon
Le dernier point fort de ce récit, après ces rappels historiques (on espère que vous nous en excuserez !), se trouve dans le duo principal. Et ce sont d’ailleurs plus les personnages que le contexte ou l’intrigue qui font que ce manga est classé seinen. On est loin du duo gentil de shonen, les personnages sont durs à l’image de l’île et du contexte. Sugimoto est un survivant et il compte le rester. Aussi s’il ne cherche pas à être cruel, il n’hésitera pas à faire ce qu’il faut pour survivre. De même Ashirpa, qui est une jeune chasseuse, vit à la dure et parait très mure et détachée des choses sur lesquelles elle ne peut rien faire (racisme entre autre qu’elle encaisse très bien si on peut dire les choses ainsi).
Ces éléments viennent rehausser une histoire de chasse au trésor assez classique. Soyons clair, il ne s’agit pas non plus pour les héros de suivre une carte jusqu’à la croix qui indique l’emplacement du trésor. Et ils vont croiser d’autres chasseurs de trésor qui sont loin d’être des amateurs. Le dessin quant à lui est dynamique et sert bien le propos.
Golden Kamui est donc une lecture plus que sympathique et nous recommandons de suivre cette série !
192 pages-7,90€
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.