Girl next door - la critique

Dans la famille films de Noël, je voudrais les boules. Quelques sketchs gratinés et suffisamment d’impertinence pour satisfaire les amateurs. A prendre comme tel.

L’argument : Matthew est un gentil garçon, premier de la classe, futur grand de ce monde, plein d’ambition, et puceau confirmé. Vient emménager chez les voisins une charmante jeune femme, Danielle, qui devient vite sa petite amie. Mais celle-ci semble avoir des talents cachés... elle est actrice porno. Il voudrait la faire décrocher. Ce n’est pas si simple...

Notre avis : Ne prenons pas Girl next door pour ce qu’il n’est pas : un bon film. Parlons plutôt ici de divertissement, et de l’exercice délicat du nanar. De toute évidence, cet énième teen-movie boosté aux blagues de potaches et aux T-shirts mouillés n’est pas destiné à rester dans les annales. Reste que, très loin du succès des American pie, il offre tout de même quelques beaux moments de bravoure.
Le postulat de départ de cette comédie "romantique" (rarement on aura autant parlé fesses dans une histoire "romantique") est totalement improbable. Soit un jeune garçon bien-pensant et franchement coincé, qui s’acoquine avec sa star du porno de voisine. Aussi gentil soit-il, le modeste Matthew Kidman (Emile Hirsch) n’aurait, dans le monde réel, pas la moindre chance de séduire la très sex(uelle) Danielle (Elisha Cuthbert, plus produit et prétexte commercial du film, moins désagréable que dans 24). N’est pas Di Caprio (ou Jean-Paul Sartre) qui veut.
Cette idée du couple improbable, et une séquence d’ouverture accablante sur les joies de la fac, où on hésite toujours entre mièvrerie et second degré, plombent le premier quart d’heure de Girl next door. Ça sent le moralisme et l’ambition à plein nez.
Il faut que le scénario s’emballe pour que la sauce prenne. Oubliez vite la romance qui sert de fil conducteur. Elle est prétexte, comme souvent dans ce genre de production, à l’enchaînement de sketches plus ou (surtout) moins raffinés. Dans ce répertoire, Luke Greenfield s’en sort assez bien, assume parfaitement son mauvais goût et c’est ce qui sauve son film. Tant qu’à parler de fesses, parlons en franchement, et collons tout ce beau monde de la banlieue fortunée de Los Angeles dans les rouages du cinoche porno. Contrastes, quiproquos et bonnes blagues salaces assurés. Et le pire, c’est que, à condition d’aimer l’humour gras et les vannes sous la ceinture, ça marche.
Girl next door parvient même à passer pour un film qui prend des risques, jouant à zigzaguer entre le bien-pensant et le politiquement incorrect, sans compter quelques scène bien pesées, oscillant entre réalité et fantasmes. Des seconds rôles délirants à souhaits, un film globalement improbable, mais des rebondissements et quelques instants de délire - insuffisants pour effacer les poncifs du genre (gentiment machiste et arriviste) - qui valent bien un pouce (timidement) levé vers le haut, en ces périodes de fêtes...