Le 6 décembre 2011
- Réalisateur : Carlos Saura
- Genre : Musical
- Durée : 1h40mn
- Titre original : Flamenco, flamenco
- Date de sortie : 14 décembre 2011
Paris, troisième capitale du flamenco, après Séville et Madrid, découvre – enfin – Flamenco, flamenco de Carlos Saura.
Paris, troisième capitale du flamenco, après Séville et Madrid, découvre – enfin – Flamenco, flamenco de Carlos Saura.
1976 : Cria cuervos, Carlos Saura passe les Pyrénées. Franco casse sa pipe, Juan Carlos reprend le pays en main et l’Espagne se libère enfin de tous les jougs oppresseurs.
1981 : Deprisa, deprisa. La movida est née. Movida qui tourne la tête, qui ouvre les perspectives de la liberté... Les jeunes prennent le périphérique de Madrid à l’envers pour le frisson, ne vont plus à la messe, pour le frisson et n’écoutent surtout plus le flamenco de papa.
Flamenco fermé, réservé à quelques aficionados madrilènes dans les quartiers chics.
Et puis, les années 80.
La patta negra ouvre le flamenco au jazz. Les figuras de papa (Carmen Amaya – Los Tarantos – et un débutant prometteur : un certain Antonio Gades) deviennent des icônes populaires et passent les Pyrénées aussi. Alors, l’avènement d’hommes et de femmes qui ouvrent cet art exotique au grand public : Antonio Gades et son égérie Christina Hoyos tiennent le haut du pavé.
1995 : avec Flamenco, Carlos Saura, qui avait déjà très largement insufflé la movida revient pour offrir aux aficionados aussi bien qu’aux néophytes un genre complètement renouvelé. C’est avec émotion qu’on découvre La mariposa blanca d’une Lole à peine mariée à son Manuel. Dans un décor de studio dépouillé, Carlos Saura parle aussi bien au coeur qu’à l’esprit. La tradition flamenca est représentée dans ses tableaux avec les danses de châles, les robes à traine et les castagnettes. Mais le traditionnel s’allie vite à la modernité.
Quelle émotion de réentendre Camaron de La Isla et sa voix érayée ! Et Chocolate... Qui se souvient de lui ? Pourtant, il est là qui chante avec son compagnon Farruco.
Et Carlos Saura de mettre en scène les deux complices de toujours. Le duende prédomine déjà alors que Farruco ne fait que lever les bras et qu’esquisser quelques pas de danse avant de laisser place à un gamin émacié... Celui qui allait devenir Farruquito – son petit fils à l’état civil.
Mais pendant que le réalisateur de génie rend hommage aux plus grands danseurs modernes de l’après franquisme (Gades et Hoyos dans Carmen : 1983 ), il présente dans Flamenco un petit jeune encore inconnu : Joaquin Cortes.
Torse-nu, le jeune dandy se lance dans la farruca la plus connue de Gades... Olé !
Et que dire de cette jeune danseuse inconnue en robe verte ? Elle annonce ce que sera le flamenco de demain.
Presque 20 ans plus tard, on attend de pied ferme le visionnaire du flamenco moderne. Après une vie bien remplie et 24 films à son actif, n’est-il pas redescendu en vieillissant vers le flamenco de papa ? Un retour nostalgique vers la tradition nourrie par l’enfance et par l’éducation ? Un retour régressif et stérile ? Un retour qui n’apporte rien de nouveau ? Est-ce que Saura a gardé son oeil vif ?
Réponse en salle le 14 décembre 2011.
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.