Le 17 août 2012
Nadine Labaki retrouve l’euphorie d’un certain cinéma italien, celui des Scola et Monicelli, mâtiné ici d’une profusion verbale, visuelle et musicale qui n’est pas sans rappeler Kusturica.
- Réalisateur : Nadine Labaki
- Acteurs : Nadine Labaki, Leyla Fouad, Claude Msawbaa
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Libanais
- Distributeur : Pathé Distribution
- Editeur vidéo : Pathé Vidéo
- Durée : 1h50mn
- Date de sortie : 14 septembre 2011
- Festival : Festival de Cannes 2011
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Résumé : Sur le chemin qui mène au cimetière du village, une procession de femmes en noir affronte la chaleur du soleil, serrant contre elles les photos de leurs époux, pères ou fils. Certaines portent le voile, d’autres une croix, mais toutes partagent le même deuil, conséquence d’une guerre funeste et inutile. Arrivé à l’entrée du cimetière, le cortège se sépare en deux : l’un musulman, l’autre chrétien.
Critique : Après Caramel, délicieux pendant libanais de Vénus Beauté (Institut), Nadine Labaki aborde un registre plus grave et mélodramatique même si les éléments de farce sont récurrents tout au long d’une fable aux ruptures de ton. Dans un village imaginaire coupé du monde, chrétiens et musulmans cohabitent et s’affrontent sans relâche. À vrai dire, les femmes échappent aux rapports conflictuels et tentent de ressouder la communauté, au-delà de leurs divergences religieuses. Le sabotage d’une antenne de télévision, la simulation d’un miracle mettant en relation l’épouse du maire et la Vierge puis le recours à des danseuses ukrainiennes chargées de faire diversion chez ces messieurs constituent les étapes d’une stratégie dont la fragilité éclatera au grand jour avec la mort accidentelle d’un adolescent victime d’une balle perdue...
- Copyright Pathé Distribution
Nadine Labaki retrouve l’euphorie d’un certain cinéma italien, celui des Scola et Monicelli, mâtiné ici d’une profusion verbale, visuelle et musicale qui n’est pas sans rappeler le Kusturica de La vie est un miracle ou certaines paraboles (La visite de la fanfare) d’une générosité et d’un optimisme communicatifs. Elle évite (presque toujours) la lourdeur démonstrative d’un Radu Mihaileanu (La source des femmes) et signe une belle comédie communautaire doublée d’une chronique attachante et émouvante. Dommage que Nadine Labaki ne développe pas davantage la romance entre cette commerçante chrétienne (qu’elle interprète elle-même) et un musulman.
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Mais à l’instar de Maïwenn dans Polisse, elle n’a sans doute pas voulu tirer la couverture à elle, préférant valoriser ses partenaires talentueux dans une œuvre chorale collective. Cela n’empêche aucunement le film de présenter un joyeux élan vital qui confirme l’importance d’une cinéaste à suivre.
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