Le 11 janvier 2020
Sans doute le meilleur film de Robert Redford en tant que réalisateur. En tout cas l’un de ses plus touchants, bien porté par des acteurs inspirés.
- Réalisateur : Robert Redford
- Acteurs : Brad Pitt, Brenda Blethyn, Tom Skerritt, Craig Sheffer, Emily Lloyd, Edie McClurg
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Pathé Distribution
- Editeur vidéo : Pathé Vidéo
- Durée : 2h05mn
- Date télé : 12 octobre 2023 23:35
- Chaîne : Chérie 25
- Reprise: 24 mai 2017
- Box-office : 1.242.365 entrées France / 248.421 entrées Paris Périphérie
- Titre original : A River Runs Through It
- Date de sortie : 20 janvier 1993
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Résumé : L’histoire de deux frères, Norman et Paul Maclean, élevés au début du siècle sous le signe de la religion presbytérienne et de la pêche à la mouche, deux disciplines d’une égale rigueur qui façonneront leur vision du monde.
- Copyright Pathé Distribution
Critique : Norman (Craig Sheffer) et Paul MacLean (Brad Pitt) naissent au début du XXe siècle, dans une bourgade du Montana où règnent encore l’esprit, les valeurs et les rudes traditions des pionniers. L’enfance de ces fils de pasteur (Tom Skerritt) se déroule sous les auspices des valeurs presbytériennes et... de la pêche à la mouche. Norman, l’aîné est réfléchi et posé ; Paul, le cadet a un tempérament fougueux et impulsif... Basé sur le récit autobiographique de Norman MacLean, professeur d’université, Et au milieu coule une rivière est peut-être le plus beau film en tant que réalisateur de Robert Redford, qui opère ici la synthèse entre la chronique familiale de Des gens comme les autres et l’ode à la nature de Milagro. Même si son scénariste Richard Friendenberg a été chargé de l’adaptation et des dialogues, Redford par l’attachement envers ces personnages et la mise en scène limpide caractéristique de son style s’est complètement approprié le matériau littéraire. Le récit est le beau portrait d’antagonismes familiaux : entre un pasteur rigide et ses enfants épris de liberté, entre deux frères qui n’auront pas la même destinée. Si Norman choisira un parcours normatif et somme toute conforme à l’american way of life, d’un statut professionnel rassurant à un mariage bourgeois qui perpétue l’ordre social, Paul est à la fois rebelle et fragile, idéaliste et résigné. Sa carrière sabordée va de pair avec une série d’échecs personnels, des fréquentations douteuses, et une volonté de braver les préjugés raciaux et sociaux (son idylle avec une jeune Indienne). Redford retrouve ici le souffle des Ford et Kazan, et ne cède jamais aux sirènes du sentimentalisme. Dans la continuité des grands maîtres du classicisme hollywoodien, son utilisation du décor du Montana l’amène par ailleurs à se livrer à une belle réflexion sur les rapports entre l’homme et la nature : son film est ici dans la lignée de La Forêt interdite de Nicholas Ray ou La Balade sauvage de Terrence Malick.
- Copyright Pathé Distribution
Les scènes de pêche et de traversée de la rivière ont à la fois une précision documentaire et un lyrisme discret, et le cinéaste ne cherche pas à donner dans la belle image, malgré le travail remarquable du directeur de la photo Philippe Rousselot. « C’est un film qui devait trouver son propre rythme. Comme une rivière qui coule trouve le sien, naturellement… À la fois tranquille et sauvage, comme la vie… Je savais donc qu’il me faudrait prendre le temps de construire l’atmosphère, pour que l’émotion soit encore plus forte quand elle arriverait. J’ai dû penser à cet équilibre à tous les stades du film, au moment du tournage, avec les acteurs, au moment du montage, dans la manière de travailler avec la caméra… J’ai beaucoup joué par exemple sur l’alternance de moments sombres et de scènes presque trop ensoleillées… C’était ça, le plus difficile… Et aussi d’expliquer ce parti pris aux acteurs, parce que de travailler sur les silences, sur l’émotion retenue, ce n’est pas toujours facile : souvent les comédiens ont peur et ont tendance à en faire plus… » Ces propos de Robert Redford recueillis par Jean-Pierre Lavoignat à l’occasion de la sortie du film révèlent l’intérêt porté par le cinéaste à la direction d’acteurs. Il a trouvé en Brad Pitt à la fois un interprète idéal et une sorte d’héritier, de par son physique et son jeu dramatique. Le comédien qui venait d’être révélé par un second rôle dans Thelma et Louise de Ridley Scott offrait la première grande prestation de sa carrière, avant ses rencontres avec Gilliam, les Coen ou Tarantino.
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