Le 26 décembre 2022
Nouvelle adaptation de Dracula, aux allures de biopic super-héroïque, qui apporte quelques éléments historiques bienvenus. Une belle réussite visuelle, dont l’action prend parfois un peu trop le pas sur la narration.
- Acteurs : Dominic Cooper, Charles Dance, Luke Evans, Sarah Gadon, Art Parkinson, Ronan Vibert, Samantha Barks
- Genre : Aventures, Fantastique, Action, Épouvante-horreur, Film de vampire
- Distributeur : Universal Pictures France
- Durée : 1h32mn
- Date télé : 3 septembre 2023 23:00
- Chaîne : RTL9
- Titre original : Dracula Untold
- Date de sortie : 1er octobre 2014
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Résumé : L’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est...
Critique : Élevé au rang d’icône du cinéma d’épouvante depuis des décennies, le personnage de Dracula n’a eu de cesse de fasciner ; pourtant, il est devenu de plus en plus rare en salle, se faisant voler la vedette par les zombies pendant plus de dix ans ! Sa dernière apparition remonte au film d’animation Hotel Transylvania, alors qu’un sinistre Dracula 2001 reste encore douloureusement dans les souvenirs de chacun. Sans oublier Van Helsing qu’Universal Pictures, studio historiquement attaché au cinéma de monstre, a produit en 2004, où vampires et loups-garous se partageaient la vedette. Universal ne pouvait que s’intéresser à nouveau à cette créature mythique inspirée d’un personnage réel, Vlad III l’Empaleur, dotant le nouvel projet d’un budget de 100M$, le plus gros jamais alloué au comte.
- © Universal Pictures
Qu’à donc à nous offrir aujourd’hui cette nouvelle transposition cinématographique repoussée de deux mois aux États-Unis, que les Français pourront découvrir quinze jours avant leurs amis d’outre-Atlantique ?
Le ton est donné avec le titre audacieux, Dracula Untold, littéralement ce qui n’a jamais été dit ou raconté, sur le comte. Comme si des zones d’ombres subsistaient au cinéma quant au portrait du sanguinaire prince. Dracula 2014 est donc placé sous le signe du biopic, avec éléments historiques pertinents ou fictifs, pour redonner du sens à la réapparition du maître des ténèbres. Toutefois, le constat est ici amer : la nouveauté n’est pas au rendez-vous. Le film avance sans livrer les éléments narratifs nouveaux tant attendus pour justifier l’appellation d’Untold. Où sont les mystères qui entourent notre héros ? Transformation en créatures, déjà vu. Allergie à l’argent, déjà vu. Peur du soleil, du crucifix, du pieu, … tout est déjà dit. Alors l’énigme résidait probablement dans la trame historique : sur ce point le contentement est moyen, en raison de développements étriqués, imposés par une durée de quatre-vingt-douze minutes contradictoires avec la tendance hollywoodienne actuelle consistant à favoriser les scènes psychologisantes bavardes dans les blockbusters. Les intrigues et les personnages secondaires sont pour cette raison délaissés.
Toutefois, loin d’être une vile entreprise commerciale, le projet ambitieux excelle dans le divertissement généreux. Il est doté d’une réalisation très soignée qui s’exprime grâce un budget faste. Pour son premier film, Gary Shore, connu à ce jour pour un court-métrage remarquable, fait preuve d’une maîtrise impressionnante et donne vie à des idées visuelles bienvenues qui parent la projection de bien des plaisirs. Plans subjectifs, vues panoramiques, caméras fluides qui s’emparent de l’écran, à ras le sol ou dans les airs, virevoltant tels les précieux chiroptères de Vlad... La réalisation est jouissive. La direction d’acteurs ne souffre que peu du déploiement massif d’effets spéciaux : les comédiens (Sarah Gadon, Dominic Cooper, notamment), donnent le change à un Luke Evans crédible dans une posture assez naturelle du rôle qui lui est offert. Alors que Sam Worthington avait été envisagé pour le rôle, Evans impose sa présence virile et marque de son empreinte ténébreuse le rôle du comte.
- © Universal Pictures
Dans un divertissement contemporain, il est amusant de noter que Dracula, loin de la version de Coppola en 1992, est traité ici comme un super-héros Marvel avec des transformations, une force surhumaine et une commande à distance d’une nuée de chauve-souris qui l’inscrivent bien dans l’air de notre temps. Après tout pourquoi pas, il faut savoir que le personnage apparaît déjà dans la série animée Marvel’s Avengers Assemble (2013). Alors, coïncidence ou lancement d’une nouvelle franchise ? Les résultats du box-office sur la période d’Halloween confirmeront ou non pareille hypothèse.
Comme avec Captain America, et sa résurrection au XXIe siècle, la renaissance du fils du diable (statut dont il s’est autoproclamé) pourrait suivre les traces d’un Blade (1998) ou d’un Underworld (2003).
Alors, soyons optimistes et que l’avenir lui réserve plutôt l’avenir du héros de Guillermo del Toro plutôt que celui peu concluant de la franchise Underworld.
- © Universal Pictures
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