Le 26 décembre 2013
- Genre : Série télé
- Voir le dossier : Bilan 2013
Dernières saisons qui partent en eau de boudin, promesses non tenues, perte de vitesse, voici les séries "flop" de l’année...
Déceptions, désillusions, les séries n’ont pas toutes été à la hauteur cette année. Bien piètre fin pour les unes, chronique d’une mort annoncée pour les autres, à force d’espérer, il nous arrive d’être déçus, en particulier lorsque nos séries préférées se muent plus ou moins lentement en mannes commerciales. Un seul mot à messieurs les producteurs : malgré le talent et l’inventivité de vos scénaristes, apprenez donc à raccrocher avant qu’il ne soit trop tard...
HOW I MET YOUR MOTHER SAISON 9 (EN COURS)
On a perdu la mère ! par Tristan Gauthier
En perte de vitesse depuis la fin de la saison 5 et malgré une fin de saison 8 au twist génial qui avait mis tout le monde sur le derrière, la série humoristique préférée du grand public et considérée par beaucoup comme le nouveau Friends nous livre une dernière ligne droite absolument calamiteuse. Après 8 saisons à attendre que la mystérieuse mère-qu’on avait jusqu’alors entraperçue par le biais d’une jambe ou d’un bout de parapluie jaune-, pointe le bout de son nez, les créateurs avaient enfin daigné nous montrer le minois de la future de Ted. Une apparition potentiellement salvatrice pour une série ayant prouvé depuis longtemps déjà son incapacité à se renouveler. Or cette ultime saison, qui commençait par nous allécher en organisant la rencontre de Lily et de la mère, n’est pour tous les fans que tristesse et désolation. Entièrement concentrée sur l’avant-mariage de Barney et Robin avec éviction d’un Marshall coincé dans sa voiture, on est non seulement dégoûtés de ne voir la mère qu’au travers de flash-back insipides et, chose autrement plus choquante, on a de plus en plus de mal à reconnaître ce qui faisait l’identité de la série. Situations trop rocambolesques pour être crédibles, absence de véritable enjeu entraînant d’évidentes resucées narratives des saisons passées, vannes qui tombent à plat (heureusement que les rires préenregistrés nous informent de quand il faut pouffer...), stagnation des personnages, éclats d’une Alyson Hannigan qui s’obstine dans la dangereuse voie du surjeu, tout concourt à faire d’How I met your mother l’une des plus grosses déceptions de l’année. Il reste une dizaine d’épisodes pour sauver ce qui peut encore l’être. A croire que Ted ne trouvera jamais l’amour ! We are with you Mosby !
DEXTER SAISON 8 (FINAL)
De moins en moins saignant... par Tristan Gauthier
L’une des toutes meilleures séries de ces dernières années adulée par des millions de fans à travers le monde est enfin arrivée à son terme. Dexter, Dex pour les intimes, brillant analyste sanguin à la police de Miami, mène une double vie puisqu’il est également un impitoyable serial killer doté d’un code moral qui l’enjoint de zigouiller uniquement les criminels passés à travers les mailles du filet. Alors que la saison 6 renouait avec la noirceur originelle de la série, la saison 7, davantage basée sur la relation entre Dexter et sa sœur Debra, donnait à la série un nouvel éclairage mettant les personnages totalement à nu. Continuant dans cette veine au risque de se répéter, cette ultime saison avait la lourde tâche de boucler la boucle une bonne fois pour toute. Mais malgré la présence d’une Charlotte Rampling en psychiatre peu scrupuleuse et pétrie d’ambiguïté, la série n’a pas réussi à trouver son dernier souffle malgré certaines idées des plus pertinentes. Manque criant d’originalité entraînant une constante baisse d’attention de la part du spectateur, intrigues secondaires dénuées de tout intérêt narratif, galerie de personnages archétypaux ayant de plus en plus de mal à justifier leur présence dans le champ et une impression générale de grande lassitude (due principalement au manque de rythme) font de cette dernière saison un indéniable échec. Ce Dexter assagi et amoureux, en un mot de plus en plus humain, semble émoussé et apparaît moins crédible malgré toute l’étendue du talent de son interprète Michael C. Hall. Globalement trop basée sur la psychologie et ne sachant manifestement plus très bien à quel diable se vouer, la série phare de Showtime a clairement perdu en intensité à l’image d’un épisode final en demi-teinte-toutefois pas aussi loupé que certains ont bien voulu le laisser entendre-. Pas facile de donner une fin à un personnage devenu aussi emblématique. Sur ce point, les scénaristes s’en sortent avec les honneurs. Une bien piètre rédemption cependant.
HOMELAND SAISON 3
Fausse alerte à la bombe chez Showtime par Virginie Morisson
Les cartes sont redistribuées après le grave attentat qui a frappé le siège de la CIA : pendant que Nicholas Brody se cache, la relation entre Carrie Mathison et son mentor Saul Berenson s’étiole. A qui faire confiance lorsque chacun ment pour protéger ses intérêts ? Et surtout pour se protéger soi-même... Après le final explosif de la saison 2, le public s’attendait à un rythme effréné et à une traque sans merci. La déception est à la hauteur de l’attente : loin de poursuivre l’intrigue originale, la saison 3 d’Homeland est en décalage total par rapport aux précédentes. Pire encore, alors qu’elle devait être la saison des réponses, elle représente une transition vers un projet beaucoup plus vaste où le personnage de Nicholas Brody n’aurait pas sa place. Ce n’est hélas pas le seul motif de discorde entre les scénaristes et des fans qui ne peuvent qu’être déconcertés, notamment par le traitement réservé au personnage de Carrie Mathison, pilier de la série, au cœur d’un coup de théâtre scénaristique qui tombe irrémédiablement à plat à la mi-saison. En effet, le public a mis trop d’épisodes à comprendre la volonté des scénaristes et le revirement de l’intrigue. De plus, alors que le personnage ambigu de Brody permettait de filmer une quête de rédemption et donc de susciter l’attachement du spectateur, Damian Lewis ne dispose pas de suffisamment de temps d’antenne pour approfondir toutes les nuances de ce héros déchu. Homeland rejoint ainsi la longue liste des séries qui pâtissent de producteurs trop gourmands. Alors que le show ne devait durer qu’une à deux saisons, la saison 4 est déjà programmée ! Lâchée peu à peu par son public, la série est boudée par la profession : les Golden Globes 2014 ne lui ont pas accordé la moindre nomination alors qu’elle était la reine de la cérémonie ces dernières années. Un signe de plus que, loin de l’appât du gain, il faut aussi savoir s’arrêter.
UNDER THE DOME
Punition divine ou comédie humaine ? par Tristan Gauthier
Plus rien ne va à Chester’s Mill, petite ville du Maine, depuis l’apparition d’un dôme transparent et indestructible coupant les habitants du monde extérieur. Dans ce climat de panique générale, chacun tente de survivre, les uns en tirant profit de la situation, les autres cherchant à rétablir l’ordre à tout prix alors qu’un groupe d’ados tente de percer le secret de la mystérieuse structure. Adaptée d’un bouquin de Stephen King et produite par maître Steven Spielberg, Under the Dome avait de quoi en allécher plus d’un. Malheureusement trop brouillon, peu original et surtout loin de tenir les promesses de son excellent postulat de départ (évoquant vaguement La Ville qui n’existait pas d’Enki Bilal et Pierre Christin), la première saison s’est avérée être un divertissement M6 plutôt light sans véritable envergure au vu de ses ambitions. Les personnages, trop caricaturaux pour être réellement crédibles à l’exception du bluffant Dean Norris-à contre emploi après sa prestation de super flic dans Breaking Bad- et du mannequin Mike Vogel-qui a troqué son jean Levi’s pour un gun opportun-, manquent de relief à l’image de la naïve flic du coin et peinent à évoluer. Autre problème majeur, outre l’aspect totalement bricolé des effets spéciaux (la vache coupée en deux dès le premier épisode est absolument ridicule et l’œuf mystérieux a des allures de Kinder Surprise) et un manichéisme parfois primaire, il manque un vrai fil conducteur, la série oscillant en permanence entre la recherche de la véritable nature du dôme et les conséquences de son apparition sur les habitants de Chester’s Mill. Énième show brossant le portrait d’une communauté devant faire face à des circonstances extraordinaires, Under The Dome ne va pas au bout de ses idées et sacrifie au culte du mystère et à une atmosphère qu’on attendait davantage anxiogène pour multiplier les twist improbables et les histoires d’amour nunuches. Dénuée de toute forme de suspens et sans jamais parvenir à nous captiver totalement, la série se place à cent lieues de Lost et de The Walking Dead, qui restent les reines incontestées du genre. On attend donc beaucoup d’une saison 2 qui, on l’espère, lèvera le voile sur nombre de questions restées sans réponses.
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