La nostalgie du malheur
Le 26 mars 2008
Wenders s’empêtre dans le registre qui a fait sa renommée. On reste perplexe.
- Réalisateur : Wim Wenders
- Acteurs : Tim Roth, Sarah Polley, Jessica Lange, Sam Shepard, Eva Marie Saint, Fairuza Balk, Gabriel Mann
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain, Français, Allemand
- Distributeur : Océan Films
- Editeur vidéo : Océan
- Durée : 2h02mn
- Date de sortie : 12 octobre 2005
- Festival : Festival de Cannes 2005, Sélection officielle Cannes 2005
– Durée : 2h02mn
Résumé : Howard Spence, une ancienne gloire du western qui ne décroche plus que des rôles secondaires, mène une existence solitaire et noie son dégoût de lui-même dans l’alcool, la drogue et les femmes. Jusqu’à ce que sa mère lui apprenne qu’il a peut-être un enfant quelque part... Il revient sur les traces de son passé pour partir à la recherche de ce fils.
Critique : Si le film contient certes des qualités sur ses deux longues heures de bobine, il n’en reste pas moins qu’on ressort de Don’t Come Knocking extrêmement perplexe. On peut voir à travers ces retrouvailles et ces histoires d’enfants perdus un adieu à un cinéma comme on n’en fait plus mais le procédé devient vite laborieux : il faudrait peut-être dire à Wim Wenders que la belle époque des excellents Alice dans les villes et L’état des choses est désormais révolue.
Le réalisateur des Ailes du désir a sensiblement du mal à changer d’époque comme de registre. Avec Don’t Come Knocking, il fait d’un scénario potentiellement riche une épopée poétoc qui n’est pas sans évoquer le sobre Broken Flowers de Jim Jarmusch (quête de l’enfant inconnu, personnage principal égoïste et touchant), avec lequel il était en compétition au dernier festival de Cannes. Autant Wenders réussit son personnage principal, autant les personnages secondaires confinent aux stéréotypes.
Malgré le soin apporté à la photo et à la mise en scène, Wim Wenders n’est plus que l’ombre de lui-même : s’il essaye d’instiller un souffle poétique à son histoire, il tombe involontairement dans le pastiche bourré d’afféteries et d’autocitations. Il ne faut compter que sur le couple Jessica Lange - Sam Shepard (également coscénariste comme sur Paris, Texas, leur chef-d’œuvre) pour insuffler un peu d’émotion à cet objet nostalgique qui pêche par excès. Pas détestable, pour sûr, mais maniéré et obsolète.
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : When the Trailer’s Rocking : Wim Wenders dans son intimité artistique en train de travailler avec ses acteurs, loin du terrain assommant de la promotion. Court (douze petites minutes) mais instructif sur ses méthodes de procéder. Les scènes coupées, même si sur les onze proposées certaines sont dispensables, valent aussi un coup d’œil, grâce à un commentaire explicatif du réalisateur.
Image & son : Très belle image qui rend hommage à la photographie très naturaliste du film : couleurs chaudes des étendues arides. Précision et netteté sont aussi au rendez-vous de ce master dénué de défauts. Le Dolby Digital 5.1 fait preuve d’une excellente spatialisation des effets sonores, jouant la carte de la limpidité des dialogues.
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.
al101fr 9 février 2007
Don’t Come Knocking - Wim Wenders - critique
Le film commence sans que je sache ce que je vais voir et les premières images sont éclatantes de contaste, de netteté, loin de ces ambiances glauques tellement frèquentes aujourd’hui. Les personnages apparaissent en relief sur un décor de chromos plus vrai que la vie. En quelques minutes, je pense à Wim Wenders qui aurait pris des vitamines. J’ai envie de suivre Sam Shepard sans trop m’impliquer mais je suis déjà pris. Tellement de présence des early seventies, un hommage sans doute. Cette serveuse entièrement refaite ressemble bien à Jessica Lange, le sourire est resté le même. Un aut sur internet pour vérifier : oui pour wenders, oui pour Lange... Pas passionnant mais tellement bien foutu techniquement... et la bande son est intéressante. J’y retourne évidemment. Bon film à vous aussi.