Le 18 décembre 2020
Avec Des gens qui s’embrassent, la réalisatrice scénariste Danièle Thompson s’attaque une nouvelle fois à son sujet de prédilection : la famille. Purge ou honnête divertissement ?


- Réalisateur : Danièle Thompson
- Acteurs : Monica Bellucci, Éric Elmosnino, Kad Merad, Lou de Laâge, Max Boublil, Clara Ponsot, Ivry Gitlis
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 19 novembre 2022 20:50
- Chaîne : Ciné+ Emotion
- Date de sortie : 10 avril 2013

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Résumé : Ça tombe mal l’enterrement de la femme de Zef pendant que Roni marie sa fille ! Cet événement inattendu aggrave les conflits entre les deux frères que tout sépare déjà : métiers, femmes, austérité religieuse de l’un, joie de vivre de l’autre, tout, à part leur vieux père au cerveau en vadrouille et leurs deux filles qui s’adorent. Entre Londres, Paris, Saint-Tropez et New York, affrontements, malentendus, trahisons, vont exploser le paysage de la famille, mais grâce à ces disputes, à ces réconciliations chaotiques, vont naître une grande histoire d’amour… et peut-être deux.
Critique : Cinquième long-métrage scénarisé par le tandem Danièle Thompson et son fils Christopher Thompson, Des gens qui s’embrassent ne déroge pas à la filmographie de la réalisatrice de Fauteuils d’orchestre : casting quatre étoiles, personnages qui se croisent et s’entrecroisent, relations familiales compliquées… La séquence d’introduction – une répétition – pourrait d’ailleurs faire office de trait d’union avec Fauteuils d’orchestre, où la musique classique était déjà un élément central et permettait, comme ici, de matérialiser la mélancolie qui habite les protagonistes. A l’image de la plupart des longs-métrages scénarisés par Danièle Thompson, Des gens qui s’embrassent se penche sur un sujet dont elle a fait sa spécialité : la famille. Ou plutôt les bisbilles familiales, ici mises en lumière par les deux personnages principaux, Roni (Kad Merad) et Zef (Eric Elmosnino), deux frangins que tout oppose : leur conception de la vie comme de la réussite, leur rapport à la religion…
- © Emilie de la Hosseraye
Au-delà de la famille et de ses défauts, Des gens qui s’embrassent aborde, avec plus ou moins d’acuité, de (trop ?) nombreuses thématiques : la mort, l’amour, la maladie, la réussite professionnelle… Elles sont traitées parfois avec humour, ou avec gravité, sans jamais vraiment trouver le bon dosage entre drame et comédie, surtout lorsque cette dernière est teintée d’humour noir. Des gens qui s’embrassent abuse également de quelques recettes éculées. Parmi elles : les sempiternels règlements de comptes et réconciliations à répétition, qui finissent par lasser le spectateur, déjà trop habitué à ce genre de redite scénaristique. Côté casting, si Lou de Laâge (Jappeloup) et Max Boublil (bientôt à l’affiche des Gamins) confirment leur statut de valeur montante du cinéma français, c’est bel et bien Ivry Gitlis qui s’impose comme la révélation du film, qu’il illumine de sa présence. A 90 ans, le célèbre violoniste tient ici son premier grand rôle, celui d’un patriarche atteint de la maladie d’Alzheimer. Un personnage auquel il insuffle sa malice et sa joie de vivre, évitant au passage toute « prise d’otage » émotionnelle, souvent inhérente à ce type de sujet.