Demain quand la guerre a commencé - la critique

L’ersatz australien de L’Aube Rouge qui ne parvint jamais à sortir sur nos écrans. Un DTV honorable.

L’argument : Un groupe d’adolescents partis en camping découvrent à leur retour que leur pays a été envahi par une armée étrangère. Face à cet ennemi de l’ombre, ils décident de prendre les armes. Pour eux, leur guerre vient de commencer…

Notre avis : Demain quand la guerre a commencé est basé sur la saga de livres à succès pour jeunes adultes Tomorrow (sept romans) de l’auteur John Mardsen. Le film du réalisateur australien Stuart Beattie (scénariste sur Pirates des Caraïbes : la malédiction du black perl et G.I. Joe : le réveil du cobra) est l’adaptation du premier tome de cette série parue dans les années 90. Malgré un joli succès rencontré en Australie (pays d’origine du projet), cette quasi copie pour adolescent de L’aube rouge de John Milius n’a eu droit qu’à une distribution discrète en DVD/Blu-ray en France et dans de nombreux autres marchés majeurs.

Prévu initialement pour devenir une trilogie, les mauvais chiffres de l’exploitation de ce premier volet à travers le monde (notamment en Russie, au Royaume Uni, en Italie, en Espagne et aux USA), eurent pour conséquence l’annulation de la mise en chantier de ses suites. Plutôt dommage au vu de ce que propose ce petit DTV sans prétention qui possède pourtant un certain sens du spectacle (la scène de poursuite entre le camion de chantier et les troupes ennemis en buggy jeep ne manque pas d’efficacité).
En terme d’histoire, on ressent l’influence patente de L’aube rouge, film de fin de guerre froide, sauf qu’ici les Etats-Unis attaqués sur leur propre territoire sont remplacés par l’Australie. Et désormais la menace n’est plus soviétique. On y suivra les péripéties d’un petit groupe de sept adolescents en camping. De retour chez eux, leurs familles ont disparu et le pays se retrouve envahi par une armée inconnue. La petite bande décide alors d’organiser la résistance. Calibré pour un public accro à Hunger games et autres Twilight, il est d’usage de subir une série de blagues un peu lourdinges, de petites amourettes couplées à un casting de jolis minois, au féminin comme au masculin. Les personnalités du groupe sont assez différentes pour susciter l’intérêt et les tensions. Deux véritables meneurs sortent du lot tandis que des personnages plus en retrait au départ ne manquent jamais de nous surprendre dans des situations difficiles.

La réalisation de Stuart Beattie s’avère de bonne facture et les jeunes acteurs s’en sortent avec les honneurs. Cependant, beaucoup de questions restent en suspens au terme de ce premier volet comme l’origine et les motivations de cet envahisseur qui emploie de si grands moyens pour avoir le contrôle du pays. Si toutes ces interrogations peuvent nous donner envie d’en savoir plus, c’est désormais sur les écrits de John Mardsen qu’il faudra se tourner pour avoir les clés d’une intrigue en points de suspension. On tenait pourtant là les débuts prometteurs d’une saga de teen movie d’action qui n’avait pas forcément à rougir devant Hunger games et consorts, mais qui, il est vrai, pâtissait d’un léger sentiment de déjà-vu.