La fureur de vivre
Le 28 décembre 2021
Un biopic ranimant la flamme de la beauté des hommes dans un monde crachant sa laideur.
- Réalisateur : Jean-Marc Vallée
- Acteurs : Jared Leto, Steve Zahn, Jennifer Garner, Matthew McConaughey, Griffin Dunne , Denis O’Hare, Dallas Roberts, Kevin Rankin
- Genre : Drame, Biopic, LGBTQIA+
- Distributeur : UGC Distribution
- Durée : 1h57mn
- Date télé : 29 août 2021 20:40
- Chaîne : OCS City
- Date de sortie : 29 janvier 2014
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Résumé : 1986, Dallas, Texas, une histoire vraie. Ron Woodroof a 35 ans, des bottes, un Stetson, c’est un cow-boy, un vrai. Sa vie : sexe, drogue et rodéo. Tout bascule quand, diagnostiqué séropositif, il lui reste 30 jours à vivre. Révolté par l’impuissance du corps médical, il recourt à des traitements alternatifs non officiels. Au fil du temps, il rassemble d’autres malades en quête de guérison : le Dallas Buyers Club est né. Mais son succès gêne, Ron doit s’engager dans une bataille contre les laboratoires et les autorités fédérales. C’est son combat pour une nouvelle cause… et pour sa propre vie.
- © Ascot Elite Filmverleih
Critique : États-Unis, 1981. Premières manifestations du sida, virus inconnu à l’époque, touchant essentiellement la population homosexuelle. Rapidement, la maladie se voit sottement être qualifiée de « cancer gay », bouleverse le monde médical et braque certains conservateurs à l’encontre des homos. A peine cinq ans plus tard, dans le Texas profond, c’est au tour d’un hétéro burné, Ron Woodroof, incarné par le brillant Matthew McConaughey, aux traits émaciés, de devoir faire face à l’honteux virus, estampillé gay.
- © Ascot Elite Filmverleih
Les mentalités humaines étant ce qu’elles sont, le protagoniste voit ses relations se détériorer inexorablement, à l’image de son propre corps, alors que la médecine fait montre d’impuissance. Ron, en quête désespérée d’un remède, oppose alors à cette situation sans issue autre que la mort rapide le système D, en mettant à sa disposition toutes les armes nécessaires pour combattre la maladie.
A travers la caméra de Jean-Marc Vallée (Café de Flore, un flop ; C.R.A.Z.Y, son triomphe personnel), il nous est proposé de suivre la quête désespérée d’un homme à l’agonie. Usant d’une esthétique très terre à terre typée téléfilm que l’on retrouvait dans Ma vie avec Liberace (Steven Soderbergh, 2013), Dallas Buyers Club nous fait ressentir le vertige d’une situation insensée. Un parti pris dont l’intensité dramatique est décuplée par la transformation tant physique qu’idéologique subie par le personnage de Ron. On observera ainsi son corps maigrir, pâlir, en bref : mourir. Mais à l’inverse, son esprit au départ hostile à la communauté LGBT, connaît une certaine renaissance et va peu à peu s’intégrer dans ce microcosme qu’il rejetait virilement, au détriment de ses anciens amis ; le cinéaste gay friendly est d’ailleurs un peu caricatural en forçant les traits de "méchant" de certains de ses proches.
- © Ascot Elite Filmverleih
Dallas Buyers Club, portrait fidèle d’une époque, fait preuve d’une humanité qui subjugue et nous parle toujours, des décennies après le début des ravages. « On ne fait pas dans la politique mais dans le constat d’urgence » aurait dit le groupe NTM. Les années passent, les faits demeurent. Jean-Marc Vallée dépoussière la grille de lecture. En effet, Ron Woodroof est tout de même parvenu à prolonger sa vie de façon inenvisageable lors de la découverte de sa séropositivité qui devait le condamner à une déchéance mortelle rapide. En un sens, le film se réapproprie le sempiternel message hollywoodien, consistant à clamer que rien n’est impossible si on le veut vraiment. Mais le film ne s’arrête pas à cette banalité et parvient ainsi à courber le message. En effet, si l’on veut survivre, il faut aussi s’ériger contre ceux qui sont prêts à s’interposer aux libertés de chacun. Sans aucune fantaisie, c’est dans cet état de lente et inexorable chute que Dallas Buyers Club se place et finit sa boucle sur une épanadiplose, rejoignant le premier plan. L’image d’un homme lambda en plein rodéo sur le dos d’un taureau enragé. Ron Woodroof se sera battu contre ces cornes durant les sept dernières années de sa vie. Luttant pour sa survie et celle des autres de quelque manière que ce soit. On reste encore attentif à son message.
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