Promenons-nous dans les bois
Le 22 juillet 2015
Cub, c’est l’hommage hargneux du belge Jonas Govaerts aux slasher eighties et autres survival forestiers. Un carnage au milieu des bois dans la plus pure tradition du genre, efficace dans la forme, un peu moins dans le fond.
- Réalisateur : Jonas Govaerts
- Acteurs : Titus de Voogdt, Jean-Michel Balthazar, Gill Eeckelaert, Evelien Bosmans
- Genre : Épouvante-horreur, Slasher, Survival
- Nationalité : Belge
- Durée : 1h24mn
- Titre original : Welp
- Festival : Gérardmer 2015
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Cub, c’est l’hommage hargneux du belge Jonas Govaerts aux slasher eighties et autres survival forestiers. Un carnage au milieu des bois dans la plus pure tradition du genre, efficace dans la forme, un peu moins dans le fond.
L’argument : Comme chaque été, le jeune Sam, âgé de douze ans et débordant d’imagination, part en camp de scouts dans la forêt. Il se rend vite compte que quelque chose ne tourne pas rond quand il y découvre une mystérieuse cabane visiblement habitée par Kai, un enfant sauvage. Sam croit bon d’en avertir ses guides, mais ceux-ci ne le prennent pas au sérieux, interprétant son récit comme l’une de ses habituelles élucubrations. Et pourtant... Le jeune garçon de la cabane s’avère en plus aider un dangereux psychopathe, lequel va redoubler d’ingéniosité pour décimer les louveteaux de la troupe. Un par un...
Notre avis : Mis à part les irréductibles Fabrice du Welz (Calvaire, Vinyan, Alleluia) et Pieter Van Hees (Left Bank), on ne peut pas dire que la Belgique fasse partie des viviers féconds en terme de productions de genre. Alors sous entendre que Cub appartienne aux curiosités exotiques de la dernière compétition du festival de Gérardmer cru 2015 ne tenait finalement en rien d’un propos disproportionné. Ce slasher/survival forestier quelque part entre Vendredi 13, Délivrance, Détour mortel et Les Goonies, allaité par l’esprit des eighties, ne vient trahir en rien sa volonté de livrer un spectacle meurtrier ludique et généreux.
Sur l’assise d’une bande de jeunes scouts partis campés au cœur des bois inhospitaliers des Flandres qui deviendront le théâtre d’une hécatombe saignante comme un bon bifteak, on nage a priori en terrain balisé. Or, même en ne prenant que très rarement son spectateur par surprise, la magie meurtrière opère plutôt bien.
Cub va réussir, en dépit d’un budget moindre, à exploiter à fond un cadre sylvestre parsemé d’une série de pièges bien vicelards. Imprégné par une bande-son située du côté de John Carpenter et des Goblins, le survival peut également s’appuyer sur une réalisation intègre d’une belle énergie. Mais le film se distingue surtout par ses ambiances soignées dont l’apport visuel sur les sources d’éclairage, œuvre du directeur de la photographie Nicolas Karakatsanis, demeure tout à fait probant (déjà à l’œuvre chez Michaël R. Roskam sur Bullhead et Quand vient la nuit, il fait ici des merveilles).
Certes, on regrettera un peu les déconvenues d’un scénario posé sur des rails et d’un twist final boiteux, tout comme le manque d’épaisseur imparti à la plupart des personnages. Cela finit par se ressentir tôt ou tard, qu’on le veuille ou non. Seul le jeune acteur Maurice Luijten, interprète d’un garçon de douze ans en quête d’identité et à l’imagination débordante, tire son épingle du jeu. Lui, les louveteaux et les jeunes adultes encadrants devront se confronter à la légende urbaine locale bien réelle de Kai, un enfant sauvage tueur des bois.
On concédera au film de Jonas Govaerts d’avoir su intégrer un petit contexte social bienvenu. L’histoire se déroule en effet dans une région touchée de plein fouet par le chômage. La fermeture d’une usine à bois qui aura conduit aux suicides des ouvriers est à faire coïncider avec l’apparition d’un psychopathe revanchard de la société. D’autre part, la rencontre avec des jeunes francophones bêtes et méchants (on reconnaît Ymanol Perset vu dans Colt 45) vire à la caricature hâtive (wallons = racailles écervelées), même s’il est clair que ce clin d’œil à une rivalité ancestrale avec les Flamands n’est pas du premier degré.
Sorti d’un dernier acte certes pas toujours bien négocié mais terriblement teigneux, le spectacle offert par le premier essai de Jonas Govaerts possède au final assez d’arguments pour ne pas rentrer dans le moule des survival trop primitifs vite vus, vite oubliés. Sans éblouir Cub divertit et c’est déjà pas mal.
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