Daniel Craig : bons baisers du Far West !
Le 17 mai 2015
Un blockbuster dans les règles de l’art, mais qui exploite à l’usure un argument peu crédible. A voir comme une série B sympathique.
- Réalisateur : Jon Favreau
- Acteurs : Harrison Ford, Sam Rockwell, Daniel Craig, Keith Carradine, Olivia Wilde , Paul Dano
- Genre : Science-fiction, Action, Western
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h57mn
- Titre original : Cowboys and Aliens
- Date de sortie : 24 août 2011
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Un blockbuster dans les règles de l’art, mais qui exploite à l’usure un argument peu crédible. A voir comme une série B sympathique.
L’argument : Nouveau-Mexique, 1875. Un homme qui a perdu tout souvenir de son passé (Daniel Craig) débarque de nulle part dans la petite ville isolée d’Absolution. Seul indice relatif à son histoire : un mystérieux bracelet qui enserre son poignet. Il va vite s’apercevoir que les habitants d’Absolution n’apprécient pas les étrangers et que dans les parages, personne n’ose bouger sans la permission du redouté colonel Dolarhyde (Harrison Ford). La peur règne sur la ville.
Absolution est pourtant sur le point de connaître une terreur bien pire : la petite ville est attaquée par des assaillants venus du ciel. Surgissant à une vitesse hallucinante dans un fracas de fin du monde et des lumières aveuglantes, ces monstres enlèvent un à un les habitants désemparés.
L’étranger qu’ils rejetaient est désormais leur seule chance de salut. Alors qu’il retrouve peu à peu la mémoire, l’homme découvre qu’il détient un secret potentiellement capable de contrer les forces extraterrestres. Avec l’aide de la mystérieuse Ella (Olivia Wilde), l’étranger rassemble ceux qui étaient autrefois ennemis - les habitants, Dolarhyde et ses hommes, les hors-la-loi et les Apaches. Tous ont un ennemi commun, et tous sont prêts à se jeter dans la bataille la plus importante qui ait jamais eu lieu...
Notre avis : Cowboys, envahisseurs : on l’aura compris, le film convoque tous les thèmes bien connus de la construction identitaire américaine. Ici le mythe fondateur se conjugue au scénario catastrophe pour réconcilier la nation dans une même euphorie partisane, puisque gangsters et Apaches s’associent aux habitants de la trop bien-nommée ville d’Absolution afin de retrouver leurs proches disparus, enlevés par de méchants aliens lors d’une attaque de vaisseaux spatiaux. Daniel Craig, héros sans passé ni mémoire (il la retrouvera au contact des Indiens) incarne un homme providentiel capable de repentance à l’égard de ses délits comme d’interventions musclées lorsqu’il s’agit de sauver la patrie ou de faire montre d’un surcroît de virilité à l’égard de ses compagnons de route.
En mettant de côté les nombreuses réserves que peut inspirer le discours idéologique de fond, le film pose un problème de crédibilité. La première partie - disons la partie proprement "western" - souffre d’un démarrage longuet et doit surtout ses bons moments à des acteurs qui tiennent efficacement le haut de l’affiche. Les Européens timides que nous sommes se reconnaîtront davantage dans le personnage de l’impeccable Sam Rockwell que dans les performances très musclées d’un Daniel Craig débordant de charisme, mais dont il faut convenir qu’il n’est pas vraiment surprenant en bad boy amnésique. Ce n’est qu’à partir du moment où la menace extraterrestre est clairement identifiée que le film trouve son rythme. Olivia Wilde, jusqu’alors cantonnée à un second rôle effacé, s’en tire avec aisance et, paradoxalement, le déluge d’effets spéciaux clinquants et de références en tous genres (Aliens, Les Aventuriers de l’Arche perdue, etc) confèrent à l’ensemble le charme d’une modeste série B, avec son lot de gadgets et d’invraisemblances.
Les monstres, effrayants au dernier degré, ne deviennent crédibles que si l’on accepte de prendre ses distances par rapport aux promesses d’un film de SF traditionnel. Quant à la dernière séquence, elle donne lieu à une attaque sans surprise mais suffisamment bien orchestrée pour plaire aux amateurs d’action. Au final, on ne s’étonne pas que le long-métrage ait retenu l’attention de Spielberg (producteur exécutif), tant il aurait pu regorger d’inventivité s’il n’avait pas eu tendance à se noyer dans une surenchère de moyens, et tant il aurait gagné à troquer ses valeurs made in America contre un second degré plus sympathique et, à bien y réfléchir, pas forcément moins fédérateur.
Le test blu-ray : ICI
Cowboys & Envahisseurs - Nouvelle bande annonce... par Paramount_Pictures_France
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