Les filles du désert
Le 14 avril 2011
L’un des meilleurs westerns des années 50, par un vétéran de l’industrie hollywoodienne. Et une surprenante glorification de la femme dans un univers généralement masculin.
- Réalisateur : William A. Wellman
- Acteurs : Robert Taylor, John McIntire, Denise Darcel, Hope Emerson, Julie Bishop, Donald Cook
- Genre : Drame, Western, Noir et blanc
- Editeur vidéo : Warner Home Video
- Durée : 1h58mn
- Date télé : 30 avril 2024 22:21
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Titre original : Westward the Women
- Date de sortie : 30 janvier 1953
- Festival : Cinémathèque de Nice
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– Année de production : 1951
Résumé : En 1850, dans l’Ouest américain, le grand propriétaire terrien Roy Whitman recherche des femmes pour travailler dans son exploitation agricole, essentiellement composée d’hommes. Les cent cinquante candidates retenues entament alors la traversée périlleuse des États-Unis.
Critique : Vétéran encore trop méconnu de l’industrie hollywoodienne, William A. Wellman a abordé maints genres, du film de gangsters (L’ennemi public) à la comédie (La joyeuse suicidée), en passant par le mélodrame (Une étoile est née, version 1937). Mais c’est sans doute dans le western qu’il se surpassa. Cinéaste d’hommes œuvrant dans ce genre typiquement masculin, Wellman adopte ici une surprenante perspective féminine, qui ouvrira la voie à Johnny Guitare de Nicholas Ray ou Quarante tueurs de Samuel Fuller. Si le personnage principal est bien un convoyeur intègre mais rustre (Robert Taylor en contre-emploi), la galerie de femmes présente un échantillon plus ou moins représentatif de la figure féminine américaine du XIXe siècle : mère courage ou putain de saloon, jeune fille pure ou femme de poigne, veuve de fermier ou pionnière italienne, la voyageuse de ce convoi dépasse le stéréotype par la profonde humanité que lui confère le cinéaste. On est frappé par la beauté rugueuse et la force de plusieurs séquences : le déluge dévastateur, la mort accidentelle d’un enfant tué par sa propre mère, l’accouchement dans la caravane. L’émotion, toujours contenue, culmine dans l’ultime scène du bal, le « happy end » n’étant pas ici une simple convention. Wellman se révèle en outre un admirable directeur d’acteurs : Robert Taylor offre une composition qui cassait définitivement son image de beau gosse romantique ; Denise Darcel, actrice française qui fut étoile filante du cinéma américain, dépasse son image de starlette aux formes généreuses pour incarner un stupéfiant portrait de femme libre ; et l’on pourra apprécier deux solides seconds rôles du cinéma américain : la tonitruante Hope Emerson, aussi gouailleuse que dans La cité sans voiles, et le truculent John McIntire, futur shérif dans Psychose.
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