Conte de cinéma - la critique

L’argument : A Séoul, un étudiant suicidaire rencontre une jeune fille qui désire l’accompagner dans son geste fatal. Un jeune réalisateur croise, en sortant d’une salle de cinéma, une jeune femme qu’il pense être l’actrice du film qu’il vient de voir. Le septième art est le trait d’union de ces différents destins.

Notre avis : Présenté cette année en compétition au Festival de Cannes, Conte de cinéma continue de diviser ardemment ceux qui voient dans le cinéma de Hong Sang-soo de la sensibilité, un humour discret et une humanité bouleversante ; et les autres (dont nous faisons partie) qui rivalisent de bâillements et n’y voient que de la transcendance du néant en bobine. Comme à sa vilaine habitude, le réalisateur, coupable d’une trilogie sur le mal-être affectif et sexuel proprement lénifiante (Le jour où le cochon est tombé dans le puits), remet sur le tapis ses bonnes vieilles obsessions alcoolisées avec ce qu’il faut comme surmoi truffaldien, de dialogues qui voudraient sonner comme du Hal Hartley, d’effets de mise en scène qui se résument à des plans fixes et des zooms intempestifs, et d’élucubrations pontifiantes sur la vie, la mort, les apparences, le cinéma, les rencontres hasardeuses, etc. Mine de rien, Conte de cinéma réussit le fâcheux exploit d’accumuler presque inconsciemment tous les tics du mauvais cinéma d’auteur et de frôler constamment la vilaine caricature. C’est en réalité désespérément creux et, surtout, méchamment fastidieux.