Coffee and cigarettes

L’argument : Autour de tasses de café, parfois très nombreuses, se rencontrent un choix éclectique de personnages surprenants, qui, le temps d’allumer une cigarette ou deux, discutent de sujets aussi variés que la caféine, les glaces à l’eau, Abbott & Costello, les théories du complot contre Elvis, l’art de préparer le thé anglais ou le Paris des années vingt.

Notre avis : Jarmusch excelle dans la mise en scène de ce difficile exercice de communication : le banal rendez-vous du "café et cigarettes". Mais le personnage de Jarmusch a un mal évident à se confier naturellement à son interlocuteur. D’où le jaillissement de quelques bons mots, l’absurde de certaines situations. Côté casting, on se délecte de quelques prestations hautement comiques comme celles d’un certain Roberto Benigni ou d’un Steve Coogan épatant. Jarmusch en profite pour tisser d’un court à l’autre un réseau de thèmes récurrents tels que la gémellité, le hip-hop, les cousins, la santé...
Brillant exercice de style, Coffee and cigarettes n’en reste pas moins un exercice, et non une œuvre cinématographique majeure. Mais ce que l’on pourrait surtout reprocher à Jim Jarmusch, c’est finalement cet aspect un peu trop "films de potes" qui rend souvent hermétique le discours de ses protagonistes. Cette culture musicale dans laquelle Jarmusch fait baigner ses personnages, ces nombreux private jokes alourdissent un récit dont le propos consistait pourtant à parler de tout avec légèreté.