Le 16 juillet 2013
Une comédie sincère mais dépourvue de profondeur.
- Réalisateur : Claude Duty
- Acteurs : Noémie Lvovsky, Marie Kremer, Stéphane de Groodt
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Durée : 1h28mn
- Date de sortie : 17 juillet 2013
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Une comédie sincère mais dépourvue de profondeur.
L’argument : Jeanne Millet, réalisatrice dans une mauvaise passe, part en province pour y présenter l’un de ses premiers films. Son itinéraire va lui faire franchir plusieurs frontières entre amour et amitié, espoir et déception, cinéma et quotidien routinier. Autant de territoires où seuls bises et baisers servent de passeport.
Notre avis : Malgré une séquence inaugurale assez réussie, qui parodie sous la forme d’un storytelling ludique l’esprit des magazines people, Chez nous, c’est trois s’enlise rapidement dans une intrigue conventionnelle et statique. Autant les séquences de nostalgie amoureuse peuvent convaincre grâce au couple Lvovsky/de Groodt, autant les échanges comiques, sur fond d’interculturalisme sommaire, sonnent faux à l’oreille et tournent à la farce. Les clichés sur le décalage des cultures sont maniés sans distance, et les intrigues secondaires se greffent assez mal à la trame principale, si bien que cette dernière est diluée dans un flot de gags peu convaincants.
En dépit de ses efforts pour insuffler du rythme à l’ensemble, le montage peine à compenser les faiblesses de la mise en scène. Les acteurs campent avec un embarras visible des personnages caricaturaux, dotés d’une psychologie élémentaire. Certes, Noémie Lvovsky livre une performance honorable, mais son talent s’accorde mal à une oeuvre dépourvue d’originalité et servie par des dialogues illustratifs et dénués de tension.
On a bien du mal à croire à la vraisemblance de certaines séquences, comme celles où le public interroge Jeanne Millet sur ses choix de tournage. Le film déçoit en fait par une utilisation malhabile de la mise en abyme et du métadiscours, qui servent sans profondeur le récit et ne permettent aucun questionnement de fond sur le geste créateur. Claude Duty était plus à l’aise dans le registre de la pure fantaisie (voir Filles perdues, cheveux gras, ou dans le format du court, dont ce long-métrage peine à se défaire. On ne gardera donc pas un souvenir impérissable de cette comédie, servie par quelques scènes amusantes et par une Judith Godrèche cruche à souhait, mais globalement maladroite et dénuée d’enjeux.
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