From Bucarest with love
Le 13 mai 2014
Une histoire d’amour inhabituelle formellement intéressante aux allures de ‘’bad trip’’.


- Réalisateur : Fredrik Bond
- Acteurs : Evan Rachel Wood, Mads Mikkelsen, Rupert Grint, Shia LaBeouf, Til Schweiger
- Genre : Thriller, Romance
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h48mn
- Titre original : The Necessary Death Of Charlie Countryman
- Date de sortie : 14 mai 2014

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Une histoire d’amour inhabituelle formellement intéressante aux allures de ‘’bad trip’’.
L’argument : Complètement déboussolé après le décès de sa mère, Charlie décide de suivre son instinct et de partir pour Bucarest. Dans cette ville survoltée, il tombe amoureux de la très énigmatique Gabi. La jeune femme est malheureusement épiée par son ex, Nigel, un dangereux criminel qui n’est pas prêt à la laisser partir avec un autre. Mais Charlie, lui, est plus que jamais déterminé à gagner son coeur quitte à se sacrifier par amour.
Notre avis : Tout d’abord, c’est une histoire de deuil. Un moment toujours délicat à gérer. Puis un bout de fantastique s’immisce dans la réalité. Commence alors le voyage du jeune Charlie Countryman de Chicago à Bucarest pour donner un nouveau souffle à sa vie.
Shia Labeouf incarne cet américain terrassé par la mort de sa mère. L’acteur est excellent et provoque immédiatement de l’empathie. Il devient un paumé magnifique, perdu, dans sa tête et physiquement loin de chez lui, qui s’accroche désespérément à son amour roumain. Une passion folle qui le ronge et l’amène à faire des choix inconsidérés. Sa belle, Gabi, est campée par Evan Rachel Wood qui livre elle aussi une prestation irréprochable. Et au cœur de ce triangle amoureux, Mads Mikkelsen est comme à l’accoutumée flamboyant dans son rôle de criminel au regard glaçant, terrifiant de réalisme.
- © Koch Media
Charlie Countryman marque les débuts de Fredrik Bond, originaire de Suède, à la réalisation d’un long métrage. Sa mise en scène stylisée convainc. Bien évidemment, première oblige, à force de vouloir démontrer son savoir-faire, l’excès est proche. Ainsi, à plusieurs reprises, on frôle la prétention sans jamais y sombrer totalement. Sa manière de suivre les (més)aventures de son personnage au sein notamment des quartiers jeunes assez malfamés de la capitale roumaine est très intéressante. Sous le regard de sa caméra, la saleté et la crasse sont filmées avec une élégante plastique.
- © Koch Media
L’ensemble du film ressemble à un ‘’bad trip’’ vécu par le personnage principal, Charlie. L’aspect visuel suit judicieusement cette voie visant à troubler la frontière entre réalité et hallucinations à grand renfort d’effets de styles
Fredrik Bond fait preuve d’une maîtrise désinvolte pour ne pas perdre le spectateur. Même si le triangle amoureux et la romance fulgurante entre Charlie et Gabi demeurent classiques, la descente aux enfers du héros est globalement captivante, voire ponctuellement surprenante. La dernière partie et son dénouement tout à fait honnête perdent un peu l’onirisme qui imprégnait jusque-là le film pour retomber dans une certaine banalité codifiée du thriller.
Néanmoins, avec cette histoire d’amour inhabituelle aux allures de bad trip, Fredrik Bond signe un premier long métrage stylisé et prometteur pour la suite de sa carrière.