Le 22 mars 2016
Un film qui décrit non seulement la pauvreté à Cuba, mais qui surtout s’arrête sur le problème de l’éducation, à travers le regard d’un enfant laissé pour compte du progrès social cubain. Energie et chaleur humaine garanties.
- Réalisateur : Ernesto Daranas
- Acteurs : Yuliet Cruz, Silvia Aguila, Alina Rodriguez
- Nationalité : Cubain
- Durée : 1h48mn
- Date de sortie : 23 mars 2016
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Un film qui décrit non seulement la pauvreté à Cuba, mais qui surtout s’arrête sur le problème de l’éducation, à travers le regard d’un enfant laissé pour compte du progrès social cubain. Energie et chaleur humaine garanties.
L’argument : A la Havane, Chala, 11 ans, vit seul avec une mère incapable de s’occuper de lui en raison de ses addictions. Livré à lui-même, il trouve en Carmela, son institutrice sexagénaire une figure maternelle bienveillante. Mais lorsque celle-ci s’absente pour raison de santé, sa remplaçante en profite pour le signaler aux services sociaux qui décident de l’envoyer dans une maison de redressement pour jeunes délinquants.
Notre avis : Vu de l’étranger, Cuba renvoie une image quelque peu misérabiliste. Même si son cinéma n’en occulte pas les dures conditions de vie, il transmet souvent une belle joie de vivre. C’est encore le cas de ce film. Immense succès dans son pays, il rend hommage à celles et ceux qui se solidarisent pour améliorer matériellement et surtout moralement le quotidien laborieux des enfants de ce pays longtemps abandonné du monde. La lumière magique de La Havane, joliment captée par Alejandro Perez en fait un décor attirant. Le ciel immensément bleu, les vagues à l’écume blanche qui se fracassent contre la plage forment un tableau idyllique atténuant la misère alentour.
Certes, Chala court dans la rue nuit et jour. Il entraîne des chiens pour des concours, il élève des pigeons, il renâcle à aller à l’école. Il sait qu’il ne peut compter que sur lui pour trouver de quoi payer les factures de sa mère alcoolique et droguée. Il n’hésite pas à choisir les voies de chemin de fer ou l’immensité de la baie maritime comme aire de jeu avec ses copains. Il s’adonne à des trafics louches et fréquente des individus peu recommandables mais pas de pathos dans tout ça. En choisissant le jeune Armando Valdes Freire pour incarner Chala (qu’il n’a pourtant engagé qu’au tout dernier moment, lui ayant préféré initialement de jeunes comédiens plus expérimentés), le cinéaste souhaite surtout ne pas nous apitoyer. Chala est un combatif. Son regard décidé et son pas déterminé le prouvent. C’est ce qui le rend si drôle et si attachant. Il frôle certes sans cesse le statut de voyou. La vie qu’il mène l’a endurci mais la tendresse qu’il voue à cette mère irresponsable prouve qu’il est loin d’être un mauvais garçon.
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D’ailleurs, il saura faire preuve de sentiments forts, d’abord avec une fillette de son âge, Yeni, et puis surtout avec Carmela, son institutrice, deux personnages dont la vie est également jonchée d’obstacles. Assurément, ce duo formé par cette femme, séparée de son petit-fils et cet enfant en manque de tendresse apporte toute sa fraîcheur à ce joli mélo. Le combat qu’elle va mener pour lutter contre la rigidité administrative d’un système éducatif destructeur est touchant. Les scènes où Chala trouve repos et compréhension auprès d’elle sont les plus justes. Dans sa classe, Carmela instaure amour et engagement, répondant ainsi aux besoins des enfants dont les familles, nombreuses à Cuba, vivent en marge de la société. Au-delà de nous décrire le parcours d’un enfant abandonné, le réalisateur souhaite dénoncer les carences d’un système qui n’arrive pas à répondre aux aspirations de ses habitants. Une belle leçon de vie sensible et juste, portée par personnages n’oubliant jamais le sens de l’ironie et de l’humour.
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