Le 27 février 2014

- Festival : Les César 2014
Michel Piccoli, Edith Scob, Dominique Sanda ou Pierre Etaix n’ont toujours pas eu de César d’honneur.
On ne peut que se réjouir du César d’honneur que Quentin Tarantino décernera à Scarlett Johansson, actrice fine et subtile admirée depuis dix ans dans des films aussi divers que Lost in translation ou Match Point. Pour autant, faut-il systématiquement honorer une star américaine dès qu’elle se trouve à Paris la semaine de la cérémonie des César, et au moment où sort en salle son nouveau film ou se joue son dernier spectacle ? Par le passé, la question s’était déjà posée avec les César d’honneur remis à Diana Ross ou Will Smith... On ne peut que regretter l’actuel manque d’intérêt de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma pour les nombreuses personnalités qui ont contribué au prestige de l’histoire du 7e art et en particulier du cinéma français. Sans opter pour une nostalgie stérile, on constatera que l’époque où les Ingrid Bergman, Jacques Tati, Bette Davis, Danielle Darrieux, Lauren Bacall, Bernard Blier ou Clint Eastwood montaient sur scène pour recevoir la prestigieuse statuette, face à des professionnels se livrant à une rituelle standing ovation, semble bien révolue. S’il semble que Michel Piccoli ou Miou-Miou, pour ne citer qu’eux, semblent plutôt hostiles à un rituel qu’ils estiment compassé et vain, l’Académie des César a pourtant dans ses fichiers de nombreux lauréats potentiels pour Un César d’honneur, que ce soit pour des vedettes ou des seconds rôles. Et on se prend à rêver qu’en 2015, le choix du César d’honneur se porte aussi sur des personnalités ayant une longévité de carrière et de la trempe de Pierre Etaix, Anna Karina, Edith Scob, Jacques Doillon, Philippe Garrel, Jacques Rivette, Dominique Sanda ou Françoise Fabian.