Le 14 mai 2016

- Réalisateurs : Park Chan-wook - Steven Spielberg
- Festival : Festival de Cannes 2016
Troisième jour de compétition et c’était au tour de Park Chan Wook (Old Boy, Thirst), de présenter son nouveau film, Mademoiselle. Hors compétition, Steven Spielberg dévoilait quant à lui Le BGG (Bon Gros Géant), adaptation corsetée mais magique du livre de Roald Dahl.
Troisième jour de compétition et c’était au tour de Park Chan Wook (Old Boy, Thirst), de présenter son nouveau film, Mademoiselle. Hors compétition, Steven Spielberg dévoilait quant à lui Le BGG (Bon Gros Géant), adaptation corsetée mais magique du livre de Roald Dahl.
Le retour de Park Chan Wook en compétition officielle à Cannes tenait sur le papier du plaisir d’enfant. Tenté de lui remettre la Palme d’or en 2004 pour Old Boy, l’éternel ado Quentin Tarantino, alors président du Jury, dût se rendre à l’évidence : le Fahreneit 9/11 de Michael Moore - pamphlet contre l’administration Bush - était un geste nettement plus sensé à l’époque qui était alors la nôtre. Pour autant, le sud-coréen ne repartît pas les mains vides : un Grand Prix du jury lui fut alors décerné, récompensant sa fougue et sa violence graphique jubilatoire - celle-là même à laquelle rendît hommage Tarantino dans Kill Bill.
D’une tenue mono-maniaque exemplaire, la filmographie de Park Chan Wook ne déçût qu’à quelques rares moments ses aficionados (Stoker, peut-être), quand les autres moquaient sa grandiloquence ampoulée. Son retour à un casting exclusivement coréen avait cette fois de quoi rassurer. Mais malgré une épure côté mantras toute diabolique dans Mademoiselle (le sadisme, le fiel et la douleur sont toujours chez lui autant de chapelles ardentes), la déception est nette. Pas sûr, donc, que tout cela soit suffisant pour une récompense au palmarès de la compétition cette année.
Copyright The Jokers / Bac Films
Notre critique de Mademoiselle est à lire ici.
L’on se gardera d’énumérer les passages, nombreux, à Cannes en compétition, hors compétition ou encore à la tête du jury, de Steven Spielberg. La logique de l’américain, dont la cote ne s’est pas terni depuis près de trois décennies, est toujours la même : mettre en scène d’une part une proposition de cinéma (ce sont les Sugarland Express, Liste de Schindler et autres Lincoln), puis sur un versant parallèle des films blockbusters mettant à profit ses trouvailles pour divertir (quid d’E.T., Jurassic Park ou Cheval de guerre ?). Évidemment, la formule du cinéaste est moins binaire qu’elle ne le paraît, et ses films - qu’ils soient destinés aux cinéphiles exigeants ou conçus pour faire rêver les plus jeunes - partagent d’une certaine façon de nombreux points communs. Pour le meilleur, mais aussi parfois pour le pire : beaucoup ne pardonneront certainement jamais à Spielberg la scène des douches de La liste de Schindler, filmée avec un maniérisme trop prononcé - certains diront même obscène. Il n’empêche que l’américain aura su au fil de sa carrière séduire jusqu’aux plus rétifs des critiques (à partir de Lincoln, notamment), qui ne voyaient en lui qu’un simple faiseur sans âme. Il aura par exemple fallu au magazine Les Cahiers du Cinéma des décennies avant de daigner lui faire une place digne de ce nom dans ses colonnes.
C’est donc quelque part toujours avec un regard neuf, bien que Le Pont des espions n’ait pas tout à fait réussi à mettre en branle son classicisme, que l’on assistait aujourd’hui à la projection de Le BGG, adaptation du célèbre roman éponyme de Roald Dahl. Le résultat est une œuvre certes très grand public, mais taillée au cordeau et truffée d’idées merveilleuses.
Copyright Metropolitan FilmExport
Notre critique de Le BGG est à lire ici.
Demain, dimanche 15 mai, seront projetés en compétition American Honey, d’Andrea Arnold (Fish Tank, Red Road) ou encore Mal de Pierres de Nicole Garcia.
Retrouvez aussi tous nos comptes rendus des jours précédents :
Cannes, Jour 1
Cannes, Jour 2
Cannes, Jour 3
Cannes, Jour 5
Cannes, Jour 6