Le 13 mai 2016
- Réalisateurs : Ken Loach - Bruno Dumont
- Festival : Festival de Cannes 2016
La troisième journée de compétition du Festival de Cannes a vu défiler Ma Loute, de Bruno Dumont, et Moi, Daniel Blake, de Ken Loach. Deux sérieux prétendants à la palme d’or ?
La troisième journée de compétition du Festival de Cannes a vu défiler Ma Loute, de Bruno Dumont, et Moi, Daniel Bake, de Ken Loach. Deux sérieux prétendants à la palme d’or ?
Pour quelques-uns parmi lesquels nous nous comptons, le nouveau Woody Allen (Café Society) fait figure de phénix. Un film d’ouverture comme le Festival de Cannes n’avait pas connu depuis quelques années. C’est cette fougue toute primesautière - celle des premiers élans amoureux - qui traverse également Ma Loute, le dernier coup de force de Bruno Dumont. Le cinéaste français achève sa métamorphose, initiée avec la déferlante P’tit Quinquin il y a trois ans (Quinzaine des réalisateurs). Faut-il y voir là un aveu de pardon de la part du Festival à Dumont, que Thierry Frémaux avait alors écarté de la compétition ? Qu’importe : le fait est que Ma Loute parachève la lente et inexorable hybridation des films du cinéaste vers la comédie (satirique, burlesque, dramatique, tragique...). Et il s’agit là d’une bonne chose, tant ce terreau fertile rivalise de petites fulgurations. Sans lésiner sur l’abstraction et l’expérimentation, Dumont émeut jusqu’aux larmes. Les plans ont beau toucher du doigt un certain esthétisme, rien ne dessert le monument. Restent les applaudissements, timides en fin de séance. A voir si le Jury cannois s’y montrera sensible.
Copyright Roger Arpajou
Notre critique de Ma Loute ici.
La deuxième déflagration de cette troisième journée de festival avare en rayons de soleil, qui à l’instar de Woody sonne encore comme une renaissance, c’est Moi, Daniel Blake, de Ken Loach. Même avec tout le respect que l’on voue au réalisateur britannique, son dernier film, Jimmy’s Hall nous avait laissé un goût de déception. Il n’en est heureusement rien cette fois, puisque le cinéaste reprend une vieille rengaine - la chronique des laissés-pour-compte évidemment - appréciée par ses disciples. De loin le meilleur Loach depuis Sweet Sixteen ? Les festivaliers n’ont en tout cas pas caché leur joie en fin de projection - certainement le meilleur accueil du public depuis le début du festival.
Copyright Le Pacte
Notre critique de Moi, Daniel Blake ici.
Demain, samedi 14 mai, la Croisette vibrera ou s’épouvantera devant Mademoiselle, dernière saillie de Park Chan Wook, ou encore Le BGG, adaptation éponyme d’un livre de Roald Dahl signée Steven Spielberg. Après sa parenthèse arty habituelle (Le Pont des espions), l’américain revient au blockbuster familial. Pour le plus grand bonheur des plus jeunes ? La réponse demain. Gageons que la même grâce irradie la suite de cette compétition, décidément de très haute volée.
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