Critique

CINÉMA

Canine - Yórgos Lánthimos - critique

Hard et essai

Le 29 avril 2024

Une œuvre sulfureuse jubilatoire mais non consensuelle, qui permit à Yórgos Lánthimos de gagner le prix « Un Certain Regard » au Festival de Cannes 2009.

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  • Norman06 21 décembre 2009
    Canine - Yórgos Lánthimos - critique

    Bravo au jury d’ « Un certain regard » pour avoir distingué cette œuvre sulfureuse non consensuelle, si peu représentative du film « de festival ». Le style de Yorgos Lanthimos est bien présent, par ce mélange d’humour pince-sans-rire, de sobriété dans la provocation et d’ellipse narrative. Le rapprochement avec Ulrich Seidl est intéressant, par la sexualité sans érotisme et le monde glauque des personnages. On appréciera le parallèle symbolique entre les dépendances familiales et l’aliénation des systèmes totalitaires, ainsi qu’un dénouement ouvert sujet à multiples interprétations.

  • ’Boo’Radley 23 décembre 2009
    Canine - Yórgos Lánthimos - critique

    Une famille vit en vase clos, les trois enfants étant maintenus par leurs parents dans l’ignorance du dehors : défense de quitter la propriété familiale avant le jour hypothétique où l’une de leur canine tombera. Yorgos Lanthimos, le réalisateur, a prévenu qu’il ne fallait pas chercher dans "Kynadontas" une quelconque allégorie, mais plutôt la description d’un système d’éducation bien particulier. La piste du fait divers à travers la lorgnette du film d’auteur : pourquoi pas ? Cela donne : une succession de déshabillages et d’accouplements aseptisés et hygiéniques d’une innocence et d’une candeur déconcertantes ; une mise en scène somnolente aux effets de style près (les fameux décadrages qui font penser à du 16/9ème vu sur un écran 4/3). On peut aussi écouter l’avis des exégètes : "Canine" serait la critique d’un système politique (fascisme, totalitarisme). Avouons que cela a plus de chien et devient même vertigineux. Mais ne rend pas le film, hélas, plus regardable pour le spectateur sujet au vertige ou qui a la dent dure.

  • roger w 14 avril 2010
    Canine - Yórgos Lánthimos - critique

    Cet OVNI fait penser au cinéma clinique d’Haneke, mais trouve sa propre originalité dans l’étude de l’influence de l’éducation sur les êtres. Ce conditionnement étonne et fait peu à peu froid dans le dos. On pense inévitablement aux dictatures et aux totalitarismes qui ont marqué le siècle dernier. Le tout est filmé avec brio et joué avec talent. Du grand cinéma déviant.

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