Two little men
Le 20 septembre 2016
Pour sa sixième réalisation, le cinéaste Iras Sachs signe un remarquable drame doux-amer nourri aux petits tracas du quotidien. Un œuvre légitimement récompensée par le Grand Prix du Jury au dernier Festival du cinéma américain de Deauville.
- Réalisateur : Ira Sachs
- Acteurs : Greg Kinnear, Alfred Molina, Jennifer Ehle, Paulina García, Talia Balsam, Theo Taplitz, Michael Barbieri
- Genre : Drame, Teen movie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Condor Distribution
- Durée : 1h25mn
- Date télé : 26 février 2024 21:00
- Chaîne : OCS Pulp
- Titre original : Little Men
- Date de sortie : 21 septembre 2016
- Festival : Festival de Deauville 2016
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Résumé : Une famille de Manhattan hérite d’une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Les rapports entre voisins sont d’abord très agréables, notamment grâce à l’insouciante amitié qui se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Jusqu’à ce que les nouveaux arrivants réalisent que le loyer que Leonor leur verse est bien en dessous de ce qu’il conviendrait…
Critique : Figure du cinéma indépendant américain, le cinéaste Ira Sachs (Love Is Strange, Keep the Lights ou encore Forty Shades of Blue qui fut primé à Sundance en 2005) tirait cette année son épingle du jeu au Festival de Deauville, remportant le Grand Prix du Jury pour Brooklyn Village (Little Men en VO, un titre qui convenait du reste à ravir au long-métrage), au milieu d’une sélection exigeante. Pour son sixième film, il met en place une histoire d’amitié entre deux adolescents voisins dans le quartier cosmopolite de Brooklyn, un espace que le réalisateur se chargera de mettre en valeur, toujours avec une délicate assiduité. Proche de ses personnages, Ira Sachs appose une sensibilité exemplaire à ce drame doux-amer nourri aux petits tracas du quotidien. La famille Jardine hérite d’un appartement situé à Williamsburg, Brooklyn. Ce logis abrite également la boutique de Leonor Calvelli (Paulina García), couturière latino-américaine installé avec son fils Tony (Michael Barbieri), âgé de treize ans. Les premiers rapports entre voisins sont cordiaux, mais une discorde concernant le prix du loyer va très vite éclater et ternir les relations. Entre-temps, les deux adolescents de chaque mur, Jake (Theo Taplitz) et Tony, se lient rapidement d’amitié.
Cette discorde financière est le début d’une incompréhension entre deux mondes. D’un côté, celui des adolescents, de l’autre, celui des adultes. Les perceptions de vie, fatalement, s’opposent. Sous l’œil sensible du réalisateur, on se laisse guider par les rapports entretenus par les jeunes protagonistes incarnés par Theo Taplitz et Michael Barbieri, tous deux exemplaires pour incarner leurs rôles avec une spontanéité presque naturelle, que ce soit dans les regards, la gestuelle ou encore l’aptitude à faire sonner les mots. L’un est introverti, artiste dans l’âme, à l’homosexualité suggérée et issu d’une famille aisée tandis que l’autre, hétérosexuel, démonstratif, porté sur le théâtre, est issu d’une couche sociale bien plus humble. Malgré leurs différences, rien ne les empêche de nouer des liens sincères et solides que même l’univers des adultes, dont ils doivent à cette âge, subir les décisions, ne pourrait dans un premier temps venir ébranler.
Avec une pudeur remarquable, Ira Sachs extrait de la banalité du quotidien new-yorkais un moment de cinéma délicat gagné peu à peu par un fragile sentiment d’amertume. Non, le passage de l’adolescence à l’âge adulte ne s’opère pas sans petites contrariétés, il est bon de nous le rappeler.
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