Le 6 avril 2013
- Festival : Festival du film Policier de Beaune
Un plongée dans le syndicat du crime sud-coréen, des destins liés entre flics et voyous dans un petit thriller venu du froid et la découverte du dernier Park Chan-wook avec Nicole Kidman, beau programme pour cette première journée passée à Beaune.
Un plongée dans le syndicat du crime sud-coréen, des destins liés entre flics et voyous dans un petit thriller venu du froid et la découverte du dernier Park Chan-wook avec Nicole Kidman, beau programme pour cette première journée passée à Beaune.
On attaque la 5ème édition du festival international du film policier de Beaune avec la projection de New world, film sud-coréen en compétition réalisé par Park Hoon-Jung (présent pour l’occasion en compagnie de son producteur), qui n’est autre que le scénariste de l’excellent J’ai rencontré le diable de Kim Jee-woon sorti en 2011. Dans cette histoire de succession au sein du syndicat du crime le plus puissant de Corée du sud, on retrouve l’épatant Choi Min-sik (Old boy, J’ai rencontré le diable) en tête pensante de l’opération "New World" dont le but est d’infiltrer et de surveiller la transition du nouveau big boss de la mafia. Des éléments évoquent instinctivement le fabuleux Infernal affairs du duo hongkongais Alan Mak et Wai Keung Lau (2004) porté par un scénario du tonnerre. Ici l’histoire est tout aussi solide puisqu’on se retrouve dans un véritable jeu d’échec où suite à une mise en place méthodique les pièces tombent les unes après les autres. Retournements de situation, haute tension, trahisons, scènes choc, tous les ingrédients sont rassemblés pour tenir en haleine les amateurs de polar les plus exigeants. Filmé avec style New world ne manque pas d’arguments et prouve encore une fois que le cinéma asiatique est en forme. Rappelons qu’un film sud-coréen avait déjà remporté le grand prix à Cognac en 2004 (la ville qui recevait le festival du film policier avant Beaune), il s’agissait de Memories of murder de Bong Jung-ho.
Le deuxième film que nous avons eu l’occasion de visionner se nomme Corruptions (connu aussi sous le titre de City State ou de Borgriki en langue locale). Il s’agit d’un petit thriller venu des lointaines contrées glacées islandaises. Le réalisateur Olaf De Fleur Johannesson et l’acteur Ingvar E.Sigurdsson (le criminel cardiaque Gunnar dans le film) étaient sur place pour introduire ce long métrage à petit budget qui mise sur une intrigue de destins liés entre membres de la police et gangsters locaux. Comme son nom l’indique, Corruptions ne sera pas du genre à mettre en scène des personnages blancs comme la poudre qui circule entre les petits dealers de narco trafiquants. Paresseux par moment mais doté d’un réel effort d’écriture en ce qui concerne ses personnages, l’ensemble a parfois du mal à décoller et à nous offrir un spectacle haletant malgré un casting pourtant très impliqué.
En début de soirée un hommage a été rendu à l’immense cinéaste américain David Lynch en sa présence. Le discours de Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, a retracé la carrière cinématographique riche et marquante de l’artiste. Et si Mulholland drive restera l’un des plus grands mystères à percer avec l’assassinat de JFK (dixit Monsieur Frémaux), ce cinéma expérimental et léché a su envouter et séduire un très grand nombre d’amoureux du 7ème art. On espère revoir le plus rapidement possible ce cinéaste si singulier aux commandes d’une future réalisation.
Pour clore la soirée, Stoker de Park Chan-wook présenté ici hors compétition était attendu comme l’un des moments forts du festival. Le réalisateur asiatique virtuose nous prouve encore une fois qu’il possède un savoir-faire doublé d’une maîtrise quasi inégalable en termes d’idées visuelles pour distiller des atmosphères raffinées (remarquable scène d’un désir montant entre Mia Wasikowska et Matthew Goode au détour d’un duo au piano mémorable). Dommage de voir que le scénario de Wentworth Miller ne soit pas toujours à la hauteur de la réalisation. En effet, si l’ambiance nous envoute facilement, les énigmes se succèdent d’un bout à l’autre, si bien qu’au final les nombreuses questions que le spectateur se pose auront du mal à toujours trouver des réponses tant l’ensemble y apparaît ouvertement métaphorique. Une deuxième vision semble plus que nécessaire pour comprendre les multiples subtilités que tente de nous livrer cet intriguant Stoker. Un autre membre de la rédaction, lui, est totalement tombé sous le charme du film... Sa critique dithyrambique suivra très vite.
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