Le 7 avril 2013

- Festival : Festival du film Policier de Beaune
Une belle brochette cinématographique internationale au menu de ce samedi, négociations houleuses avec des pirates des mers somaliens, lutte anti drogue à Hong-Kong et un face à face palpitant dans les rues de Londres.
Une belle brochette cinématographique internationale au menu de ce samedi, négociations houleuses avec des pirates des mers somaliens, lutte anti drogue à Hong-Kong et un face à face palpitant dans les rues de Londres.
Le week-end démarre sur Beaune avec une fin de matinée consacrée à la projection de Hijacking (Kapringen en VO), long métrage d’origine danoise présenté en compétition. Ce petit budget dirigé par Tobias Lindholm (sa première réalisation en solo) nous plonge au coeur d’une prise d’otage en plein océan indien. Le MV Rosen, un navire danois est pris d’assaut par des pirates somaliens qui réclament une rançon de plusieurs millions de dollars au dirigeant de la compagnie. Peter, le PDG décide alors de mener personnellement des négociations qui s’annoncent tendues. Le spectateur va pouvoir suivre le fil des tractations par les yeux de Mikel, le cuisinier du cargo, détenu et désireux de revoir sa famille le plus rapidement possible. Entre les conditions précaires et crasses du bateau et les bureaux chics et aseptisés de la compagnie, nous voilà admirablement plongés dans deux mondes que tout oppose. La tension psychologique mise en place est tout à fait digne d’intérêt et s’établit comme le point fort du film. Visuellement, on se retrouve avec une image quasi documentaire pour renforcer le pragmatisme de l’oeuvre. Hijacking ne manque pas de charme mais plutôt de quelques éléments caractéristiques au genre policier pour vraiment se distinguer dans cette compétition.
Le moment est venu de vous parler de Drug War, le dernier film de Johnnie To, maître du polar stylisé made in Hong-Kong (PTU, Breaking news, Exilé, Vengeance) qui nous prouve une nouvelle fois qu’il n’a rien perdu de son savoir-faire pour filmer une lutte anti-drogue menée tambour battant. Sun Honglei qui interprète l’inspecteur Zhang, l’un des flics les plus coriaces de Chine se lance dans une opération acharnée afin de faire tomber les gros bonnets à la tête d’un énorme trafic de stupéfiants. Pour sauver sa peau, un ancien membre de cette organisation de malfaiteurs accepte de piéger ses anciens associés, mais tout ne va pas se passer comme prévu. Entre les interventions musclées, les missions d’infiltration et des gunfights que ne renierait pas un certain John Woo, Drug war s’avère admirablement maîtrisé et s’impose comme une excellente livraison venue d’Asie.
Séance de rattrapage en début de soirée avec la découverte du film qui a fait l’ouverture du festival, Welcome to the Punch de l’anglais Eran Creevy dont le premier long métrage Shifty avait été nommé pour cinq British independant film awards. Dans ce nouveau long-métrage au budget confortable, on retrouve James McAvoy (Le dernier roi d’Ecosse, Wanted : choisis ton destin, Trance) et Mark Strong (Sunshine, RocknRolla, Sherlock Holmes) dans un face à face entre flic et malfrat à l’esthétique clipesque. Si visuellement, on en ressort séduit (réalisation efficace et utilisation remarquable des filtres bleus/verts qui donne à l’ensemble une ambiance aseptisée), le scénario vient quelque peu noircir l’ensemble par moments tant certaines actions des personnages peuvent paraître aberrantes. En effet, il y a de quoi s’interroger sur cette soudaine forme de sympathie entre l’inspecteur Lewinsky (McAvoy) et le truand Sternwood (Strong). Avec son rythme échevelé et ses nombreuses scènes qui affolent les rétines Welcome to punch reste pour le moins efficace. Creevy fait partie de ces réalisateurs britanniques à suivre.