Le 29 septembre 2016
Compactant certaines de ses intrigues, la nouvelle saison de Ballers confirme ce que la première laissait entrevoir. Cette série, c’est celle de Dwayne Johnson.
- Acteurs : Andy Garcia, Dwayne Johnson, Omar Benson Miller, Rob Corddry
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Chaîne de TV : OCS
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Résumé : Après une grande carrière en tant que Footballeur professionnel, Spencer Strasmore prend sa retraite mais ne se coupe pas entièrement de sa passion. En effet, après avoir été joueur, celui-ci, basé à Miami, se lance dans la gestion de carrières de la nouvelle génération de footballeurs, mais il découvre rapidement que dans ce milieu, la compétition est tout aussi intense que sur le terrain.
Notre avis : Ballers, la série qui parle du football américain sans ne jamais rien dévoiler de ce qu’il se passe sur le terrain. Étrange si il en est, c’est de la phase la moins passionnante de la religion n°2 aux USA (la première reste le catholicisme) sur laquelle on se penche ici, pari risqué de vouloir captiver avec l’intervalle qui sépare deux saisons, qui sépare le sport du business, puisque le mercato (ou son équivalent américain) occupe ces quelques mois de pseudo répit pour les joueurs. Seules quelques répliques de cette seconde saison laisseront transparaître les performances des sportifs que l’on avait suivi avec plaisir durant les 10 premiers épisodes de la série, une frustration, certes, mais balayé rapidement par le léger sursaut d’ambition dont Ballers fait preuve, se servant de sa saison introductive comme un tremplin pour l’approfondissement de ses personnages.
- Copyright : HBO
Incontestablement, le show reste solidement ancré dans l’univers footballistique, malgré une tentative de diversification de Spencer et de son acolyte Joe vers la restauration, soldée par un échec, tel un clin d’œil opéré vers un public craintif d’assister à l’émancipation par rapport au sujet central de la série. Comme pour mieux toucher les différents profils types des joueurs de NFL, Ballers profite de l’efficacité avec laquelle les personnages principaux ont été présentés dans la saison 1 pour aller chercher de nouvelles recrues, dont Travis Mach, jeune plouc aussi talentueux que prétentieux, mais également attachant. Joueurs, agents de joueurs et managers se télescopent dans cette série complètement dépendante du football américain, au point d’exclure un public novice en la matière, par l’utilisation d’un jargon plutôt obscur, aspect bien plus appuyé dans cette saison 2 (et il ne faut pas compter sur la série pour nous expliquer quoi que ce soit). Paradoxe, la série ne cesse de captiver, non pas pour son sujet, mais pour ce que ce dernier permet d’explorer chez ses personnages, ou plutôt ce personnage, Spencer Strasmore.
- Copyright : HBO
Que Stephen Levinson soit le créateur, scénariste et producteur de Ballers n’est en rien étonnant lorsque l’on constate le nombre de points communs qu’elle partage avec un autre programme d’HBO : Entourage, cette série culte qui suivait un acteur et son groupe d’amis dans le monde tout beau tout rose d’Hollywood. Changez la localisation et l’activité pratiquée, les manipulations, l’argent, le soleil, l’alcool, la drogue et les femmes n’en seront pas moins présents. Le tout, c’est de savoir surpasser cette accumulation vue et revue. Pour cela, Ballers se concentre sur (certains de) ses personnages de la même manière qu’Entourage l’avait fait quelques années plus tôt. Derrière un humour réussi et loin d’être trop écrasant, car écrit selon chaque situation, la série continue de s’imposer comme un agréable divertissement, avec en gage d’une évolution certaine un gain de maturité.
- Copyright : HBO
Plus dense, le show offre enfin un passé à Spencer Strasmore, autre que « c’était un joueur de foot auparavant. Voilà. », même mieux, il s’y retrouve brutalement confronté lorsqu’il retrouve son ancien conseiller financier, joué par le classieux Andy Garcia. On découvre une autre facette du personnage, bien moins glorieuse, au point que celle-ci vienne lui exploser à la tête et le pousse au bord de la faillite. C’est en tout cas ce que les derniers épisodes nous rabâchent avec les mots. En l’état, Strasmore continue de rouler en voiture de luxe, de vivre dans une maison de luxe, de s’habiller dans des costumes de luxe, bref, de vivre dans le luxe. Montrant clairement ses limites, la série, si elle choisit de foncer droit au touchdown, devient finalement une entrave à convaincre le spectateur que, oui, Spencer n’est pas aussi solide que sa carrure prétend l’être (on vous épargnera le jeu de mot roc / The Rock). En plus d’ellipses grossières, Ballers est contraint de rétrograder l’importance de quelques personnages que l’on avait appris à aimer, en particulier Vernon et Reggie (on aime plus Vernon quand même). Si le deuxième énerve beaucoup moins par son attitude, leur intrigue souffre d’une trop grande vacuité et ne raconte finalement pas grand chose, juste peut-elle se targuer d’offrir quelques moments très drôles. Seul l’axe principal et celui de Ricky Jarrett profitent d’un traitement bien plus fin et explorent des pistes intéressantes, le premier avec les problèmes personnels de Spencer, et le second avec la relation père / fils parfois destructrice.
- Copyright : HBO
L’occasion enfin pour Dawyne Johnson de justifier sa première place de l’acteur le mieux payé au monde en 2016, bouffant l’écran de son charisme et de sa présence massive. Déjà surprenant dans le registre comique, l’ancien catcheur parfait sa reconversion au cours spécifiquement du dernier épisode, émouvant, presque tragique, dénotant avec le ton global d’une série qui se regarde surtout avec le sourire en coin. Derrière cet happy-ending pour un homme qui s’est décidé à affronter la réalité de sa situation (et surtout de sa condition physique) se cache la solitude d’évoluer dans un monde aussi calculateur que le sport, en tant que business.
De là à dire que Spencer Strasmore représente une allégorie de Dwayne Johnson, il n’y a qu’un pas.
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