New York, New York
Le 5 avril 2012
Un film d’ambiance classique qui manque de rythme, où Manhattan, ville photogénique et cinématographique par excellence, tient un rôle important et intéressant.


- Réalisateur : Allen Baron
- Acteurs : Allen Baron, Molly McCarthy, Larry Tucker
- Genre : Drame
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h17mn
- Titre original : Blast of silence

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Un film d’ambiance classique qui manque de rythme, où Manhattan, ville photogénique et cinématographique par excellence, tient un rôle important et intéressant.
L’argument : Frankie Bono reprend du service et accepte un contrat
où il doit supprimer un gangster. Son périple dans Manhattan pour préparer son forfait s’accompagne d’une introspection et d’un retour auprès de quelques personnages de son passé.
Notre avis : Blast of silence fleure bon le film noir typique des années soixante : chapeaux mous et vestes trois quarts, American way of life qui remplit les vitrines des avenues de Manhattan et voitures chromées, transistors en plastique et jazz dans les sous-sols... Le cinéaste - qui "passera" à la télé quelques années plus tard dans la réalisation de séries cultes comme Drôles de dames ou La croisière s’amuse - livrait alors son premier long métrage. Avait-il vu les Deux hommes dans Manhattan qu’avait fait Melville trois ans plus tôt ? Peut-être... On ne doute pas en revanche que Samuel Fuller aura vu Blast of silence avant de se lancer dans Shock corridor, articulé, architecturé comme lui sur la voix off omniprésente de son anti-héros.
Ce film noir, ambitieux (la conscience du meurtrier est fouillée avec force références à une enfance malheureuse, une vie sans bonheur et un destin sans but) mais pas très réussi (peu de rythme) offre pourtant une des plus belles visions de Manhattan. Blast of silence ne manque ni de talent ni d’une certaine qualité d’ambiance propre à un cinéma qui a gardé un charme suranné très photographique. Et la ville en effet, ses couleurs grises et ses recoins sombres, ses perspectives nettes et ses zones d’ombre et d’eau où les mafias de tous les temps vont régler leurs comptes, est ici le "troisième homme", en quelque sorte. Manhattan ne lasse décidément pas au cinéma. Et c’est ce qu’on retient d’un film où un scénario classique met en scène un personnage classique - quoique très torturé, un peu trop peut-être pour être autre chose qu’un personnage de cinéma : la présence d’une ville où les héros modernes vivent leurs tourments intérieurs. Comme Pétersburg ou Paris avant elle - mais sans le cinéma.