Bubble

Critique : Branle-bas de combat dans l’industrie cinématographique ! Aux États-Unis, Bubble a fait l’effet d’une bombe. En sortant simultanément son film en salles, en DVD et sur le Net - via le réseau haute définition HDNet -, Steven Soderbergh a court-circuité l’habituelle distribution des longs métrages. Un avant-goût de ce que pourrait être le cinéma dans quelques années ? Plus de salles noires, que des télés à péage ? Alors qu’il montait Bubble, le réalisateur oscarisé s’est fait claquer plus d’une fois la porte au nez. Si les huiles des majors continuent de voir le cinéma avec les yeux de l’argent, c’est toute une frange des cinéastes qui pourrait s’engouffrer dans la brèche ouverte par Soderbergh. La révolution est proche.
Avec son casting d’acteurs non professionnels et une intrigue diluée façon nouveau roman, Bubble décape les fictions américaines. Exit Clooney et consorts ! Car sous le verni glamour, c’est toujours à une mise à mort du suspense que s’attelle Steven Soderbergh. Il rempile avec Coleman Hough, scénariste de Full frontal (2002), et esquisse un film plus qu’il ne le compose. Bubble, c’est avant tout du cinéma en sourdine, des dialogues un brin communs et une intrigue perpétuellement désamorcée. De ce récit en équilibre naît une petite "bulle" cinématographique. Expérimentation sur le jeu des acteurs et la dilution narrative, Bubble augure probablement d’un nouveau tournant chez le cinéaste. Plus qu’une transition cinématographique, une expérience de spectateur...