Poing final
Le 20 novembre 2016
Un film coup de poing qui devrait heurter la sensibilité du spectateur grâce à une mise en scène terrifiante d’un Paris dévasté.
- Réalisateur : Jean-Patrick Benes
- Acteurs : Micha Lescot, Ola Rapace
- Genre : Science-fiction, Action
- Nationalité : Français
- Durée : 1h20mn
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 23 novembre 2016
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Résumé : Dans un futur proche, l’ordre mondial a changé. Avec ses 10 millions de chômeurs, la France fait désormais partie des pays pauvres. La population oscille entre révolte et résignation et trouve un exutoire dans des combats télévisés ultra-violents où les participants sont dopés en toute légalité et où tous les coups sont permis. Reda, dit Arès, est un ancien combattant qui vit de petits boulots de gros bras pour la police. Tout va changer lorsque sa sœur se fait arrêter et qu’il doit tout mettre en œuvre pour les sauver : elle et ses filles.
Notre avis : Film d’anticipation, Arès se déroule au cœur d’un Paris futuriste et cherche à rendre compte d’une réalité sociale terrifiante, entre le chômage de masse et la misère qui aurait envahi une France en proie à une urbanisation incontrôlée. Serait-ce à cause de la morosité ambiante, ou de l’angoisse sous-jacente que combinent la crise économique, le chômage ou encore la menace terroriste, qui explique le succès grandissant de la dystopie ?
Ce genre a conquis les rayons des librairies avec des ouvrages tels que Hunger Games, Divergente ou encore le cycle littéraire de L’Epreuve , des succès qui ont tous connu une adaptation sur grand écran, avec plus ou moins d’intérêt de la part du public.
- Youri Zakovitch - Albertine Productions - Gaumont
La dystopie, ce genre qui voit l’avenir comme une inextricable apocalypse, cherche inexorablement à acquérir ses lettres de noblesse au cinéma, y compris désormais en France. C’est ainsi dans ce contexte que s’inscrit Arès, film indépendant proposé par le metteur en scène, scénariste et réalisateur français Jean-Patrick Benes. Inspiré plus précisément par la récente crise économique en Grèce et en Espagne, le cinéaste a imaginé un Paris dévasté, occupé par les sans-abri et gangrené par la misère. La société de consommation y domine, au point que le corps lui-même devient une marchandise qu’il est possible de vendre aux laboratoires pharmaceutiques qui sont les seuls à s’enrichir, au cœur d’un quartier de La Défense diabolisé, aux abords d’une capitale crépusculaire. Paris est ici outragé, brisé et martyrisé par les siens : les habitants, désabusés, vivent dans des abris de fortune, au pied des monuments laissés à l’abandon.
- Albertine Productions - Gaumont
Arès présente la France comme un nouveau pays pauvre et en faillite ; le réalisme social est tel que, malgré un budget très restreint, le film parvient à faire froid dans le dos en dépeignant la misère, les inégalités sociales comme sources de conflits armés entre les bas-fonds et les gratte-ciel.
Le cinéma permet ici de montrer à quel point la vie est un combat de tous les instants, dans un film qui utilise les sports de combat comme métaphore d’une situation devenue catastrophique.
- Albertine Productions - Gaumont
Entre scènes d’action et anticipation, Arès fait référence à des univers comme ceux des Fils de l’homme et de Soleil vert, en s’appuyant sur un anti-héros qui rappelle Léon et Mad Max. L’atmosphère des rues et les vêtements des personnages aident à mettre en scène un urbanisme monstre qui a plongé la Ville Lumière au bord de la révolution.
Si l’urbanisation extrême est aussi réaliste, c’est notamment parce que l’équipe du film a posé ses valises en Chine : Shanghai a permis d’offrir les images de gratte-ciel, au sein d’un quartier d’affaires déshumanisé. Shenzhen, la capitale du bâtiment, a aussi servi de décor afin de rendre La Défense aussi spectaculaire que possible. Les images filmées ont ensuite été intégrées à Paris afin de combiner cette urbanisation aux monuments symboliques de la ville, entre la Tour Eiffel et le Louvre.
- Albertine Productions - Gaumont
Si l’idée de base est intéressante et les moyens tout de même bien utilisés pour créer une urbanisation grondante et une atmosphère inquiétante, le budget limité se voit sûrement trop dans le montage final. Le projet aurait mérité d’être soutenu par davantage de producteurs, afin de pouvoir s’assurer des décors plus réalistes, davantage de figurants mais aussi des scènes mieux écrites. Certains détails (le héros Arès se bat dans un misérable sous-sol alors que son sport est censé être ultra-populaire), rendent parfois le scénario bancal. Ce qui, bien malheureusement, gâche par moment un film de genre pourtant prometteur, qui mérite bien des égards de par ses ambitions plus qu’encourageantes...
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