Le 19 mars 2007
Rien pour se raccrocher à cet Anna M. Un vrai ratage.
Notre avis : En soi, l’intention de Michel Spinosa est louable, et ne manque pas d’ambition. En effet, si le drame psychologique fait partie des genres les plus abordés par le cinéma français, l’orienter du côté du fantastique reste beaucoup plus rare. On n’en éprouve que plus de déception au vu du ratage de cette Anna M..
Ce que nous présente le cinéaste est une énième variation sur la folie. Réflexion bien pâlichonne, qui se résume à un alignement mal inspiré de situations censées traduire l’obsession d’Anna pour le docteur Zanevsky mais qui ressemble très vite à un catalogue, au demeurant régulièrement improbable. On s’ennuie ferme et tout l’arsenal mis en place pour faire augmenter la tension (références à JF partagerait appartement et Rosemary’s baby et à la clé) s’avère plus de nature à susciter les bâillements que la frayeur. Voire le rire, au vu d’une avant-dernière scène qui sombre allègrement dans le grotesque.
Et si malaise il finit par y avoir, c’est devant l’impression d’assister à un spectacle daté (toute l’esthétique du film va dans ce sens, des vêtements de "l’héroïne" à son lieu de travail), qui puise sa source dans les écrits de ces médecins du XIXe siècle étudiant la psychologie féminine pour réduire les femmes, sous couvert de science, à des êtres inférieurs et hystériques, en proie aux pulsions les plus néfastes. Les scènes de masturbation, traitées de manière très négative, renvoient directement à cette douteuse idéologie. D’où une profonde impression de lourdeur que la prestation des acteurs ne parvient pas à entamer. Très investie dans son rôle, aussi talentueuse que de coutume, Isabelle Carré ne parvient pas à nous ôter un désagréable sentiment d’improbabilité. Quant à Gilbert Melki, il semble totalement égaré, sans que ses qualités ne soient non plus à mettre en cause. C’est dire si nous n’avons vraiment rien à quoi nous raccrocher...
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