Le 17 septembre 2016
Ce petit documentaire très humble vaut surtout pour l’aura et la philosophie de sa protagoniste principale.


- Réalisateur : Ruedi Gerber
- Acteur : Anna Halprin
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Suisse
- Durée : 1h02mn
- Date de sortie : 28 septembre 2016

L'a vu
Veut le voir
Résumé : À partir des sculptures d’Auguste Rodin, la chorégraphe Anna Halprin, pionnière de la danse, aujourd’hui nonagénaire, réalise une mise en scène pour sa troupe Sea Ranch Collective et crée des chorégraphies sensuelles, stupéfiantes, interprétées par des danseurs entièrement nus sur les plages et dans les forêts de Californie. Profondément marquée et inspirée par les sculptures de Rodin qu’elle découvre à Paris, Anna Halprin donne expression, dans une nouvelle création, à son espoir pour la vie et pour l’humanité. Sur la musique de Fred Frith, ce portrait émouvant capture l’essence de la démarche artistique d’Anna Halprin, son sens extraordinaire du mouvement et son attachement pour Rodin, ainsi que la profondeur du lien unissant sa troupe à la nature. Anna Halprin et Rodin vient compléter le portrait d’Anna Halprin qu’avait initié le producteurréalisateur helvète Ruedi Gerber avec Le souffle de la danse (2009) et offre un aperçu du travail créatif de l’interprète et chorégraphe mondialement connu.
Notre avis : Admirées justement pour leurs positions très chorégraphiées, leur caractère sensuel et érotique, les magnifiques sculptures de Rodin ont de quoi inspirer les danseurs d’aujourd’hui. Il n’est pas étonnant que l’une des plus grandes chorégraphes modernes, Anna Halprin, s’inspire de ce travail, s’en empare, le fasse sien pour révéler toute la puissance esthétique des corps en mouvement.
Sur le sable blanc d’une plage, Anna Halprin a réuni ses élèves, assis en tailleur autour d’elle. A ses pieds sont posées les photos des statues de Rodin, dont elle parle avec force et passion. Par divers exercice de respiration, d’appréhension de l’espace et de danse, Halprin crée un véritable pastiche en mouvement des statues immobiles pour conduire ses danseurs vers un voyage intérieur et une sensualité jusqu’alors insoupçonnés.
- copyright Nour Films
Se faisant plus témoin de l’expérience que véritable partenaire de jeu, la caméra attend bien sagement que les moments de grâce se manifestent pour les saisir en plan moyen et les offrir gentiment au spectateur, comme un bouquet de fleurs. Les séquences de chorégraphie sont ponctuées par les témoignages des danseurs, qui expriment tour à tour ce qu’ils ressentent et expliquent de quoi ils sont en quête dans leur art. Anna Halprin, quant à elle, donne à voir, en paroles et en mouvement, une certaine idée de la danse, du monde, de la vie. Ses mots sont ceux d’une vieille dame au long passé et au grand vécu, dont les spectacles sont faits de cris d’amour et d’espoir.
Humble et beau, bien qu’un peu trop sage dans son dispositif, le second documentaire de Ruedi Gerber sur Anna Halprin (après Le souffle de la danse, en 2012), est effectivement un joli film.