La saga "Alien"
Le 12 janvier 2010
Bien loin du fiasco annoncé...
- Réalisateur : David Fincher
- Acteurs : Sigourney Weaver, Lance Henriksen, Charles S. Dutton, Charles Dance, Pete Postlethwaite, Ralph Brown
- Genre : Fantastique, Épouvante-horreur
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Fox Pathé Europa
- Durée : 1h55mn
- Date télé : 24 mai 2024 23:20
- Chaîne : RTL9
- Box-office : 1 652 838 entrées France
- Âge : Interdit aux moins de 12 ans
- Date de sortie : 26 août 1992
- Voir le dossier : La saga "Alien"
– Les autres films de la quadrilogie "Alien"
Résumé : Seule survivante d’un carnage sur une planète lointaine, Ripley s’échoue sur Fiorina 161, planète oubliée de l’univers, balayée par des vents puissants. Une communauté d’une vingtaine d’hommes y vit. Violeurs, assassins, infanticides, ce sont les plus dangereux détenus de droits communs de l’univers. L’arrivée de Ripley va les confronter à un danger qui sera plus fort qu’eux.
Critique : La Fox veut relancer la saga des Alien. Pour cela, elle investit une petite fortune afin de développer un scénario à la hauteur des deux précédents opus. Ce qui nous amène directement à l’affaire Vincent Ward, réalisateur néo-zélandais littéralement broyé par le système hollywoodien.
Engagé pour étudier la possibilité d’un Alien 3, Ward développe dans son coin un script complètement barré, dans lequel Ripley atterrit dans un vaisseau sphérique en bois abritant une horde de moines refusant l’idée de technologie. Un alien l’a évidemment suivi et commence à décimer les religieux. Tout cela se termine dans un immense feu de joie qui ravage ses occupants. Les producteurs de la Fox, dans un moment d’égarement, donnent leur feu vert pour la fabrication des décors, puis se rétractent, considérant, à juste titre, l’entreprise trop risquée, trop décalée. Vincent Ward refuse tout compromis et quitte le navire.
Des millions ont déjà été investis ; la Fox joue quasiment son existence sur ce film. Arrive en course un jeune réalisateur issu de la pub et des vidéoclips. Il se nomme David Fincher. Ne pouvant s’appuyer sur un scénario solide, il se lance à corps perdu dans la mise en chantier de ce troisième opus. En dépit d’idées fortes et d’un sens visuel affirmé, sa première expérience de réalisateur se transforme en bras de fer avec le studio. Fincher le dira plus tard : "Je me suis retrouvé dans la peau d’un jeune marin qui prend les commandes du Titanic." Aujourd’hui, il renie purement et simplement le film (aucune participation de sa part dans quelque bonus que ce soit).
Pourtant, Alien³ n’est pas le fiasco annoncé. Bien au contraire, il renoue avec la tradition du film claustrophobique initiée par Ridley Scott. Ripley atterrit bien sur une planète presque désertée. Seuls une poignée d’anciens détenus survivent dans des conditions précaires. Un alien a également suivi Ripley dans son voyage. Mais le carnage prend une toute autre dimension : d’une part, l’alien est enfanté par un canidé, modifiant sensiblement son apparence ; d’autre part, Ripley porte en elle un embryon de Reine. Ces enjeux dramatiques vont renforcer la tension déjà écrasante grâce au style chromatique de Fincher. Quant au final (suicide commercial ?), il démontre toute la détermination artistique d’un grand réalisateur en devenir.
Alien³ ne fonctionne pas auprès du public américain. Il n’apprécie pas la liberté que s’octroie Fincher avec le personnage de Ripley, ne déguste pas son travail formel qui redonne sa superbe au monstre de Giger, enfin ne saisit pas la lueur d’espoir qui se fraye un chemin au travers de cette noirceur. C’est l’inverse en Europe où Alien 3 est bien accueilli, évitant la faillite à la Fox. Il lui faudra cinq années pour digérer cette douloureuse expérience et lancer la mise en chantier d’un quatrième épisode.
Les suppléments incontournables : le témoignage de Vincent Ward qui revient sur ce qu’aurait pu être Alien³. Également intéressantes, les quelques images d’archives où l’on peut apprécier David Fincher en plein travail. À noter dans la version inédite du film : la naissance de l’alien qui ne sort plus de l’abdomen d’un chien mais d’une vache. Le reste des scènes réinsérées a un intérêt plus que limité.
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Patrick Fairwater 12 novembre 2012
Alien³ - David Fincher - critique
Ayant lu la critique de Monsieur Hourrière, je sors de mon caisson cryogénique pour revenir brièvement sur la copie de travail d’Alien3...
Donc, pour ma part je ne trouve absolumment pas que le montage alternatif n’amène que des scènes d’un intérêt limité...
Ces scènes que l’on croyait perdues auparavant ont une utilité certaines dans le déroulement de l’intrigue...
Au hasard, après le crash du module de secours sur Fiorina, l’on peut à présent se rendre compte de l’environnement extérieur très hostile, qui n’incite pas les prisonniers à quitter leur vie monacale, et de ce fait à nuire au reste du groupe. Un vent vilent chargé de particules étouffantes, une mer aussi noire que du pétrole, des vermines qui vous rongent jusqu’à l’os...Une sorte de Purgatoire, siant parfaitement pour la minuscule population de cette planète désolée.
Le personnage de Golic ( l’élément le plus à l’"Ouest" de la communauté) est bien plus étoffé, nous le montrant libérer la "Bête" enfermé dans la pièce de stockage de déchets nucléaires et se sacrifier en l’honneur de ce qu’il nomme le "Dragon"...
Et j’en passe...
A mon humble avis, cette version longue rend bien plus justice à la vision que Fincher avait de ce projet.
birulune 25 septembre 2017
Alien³ - David Fincher - critique
La version cinéma me va a moi même si j’ai pas vu la longue. Un film de couloirs comme on en fait plus et avec un monstre en plus. Fincher a cartonné ! Personnages construit à l’arrache pour servir de casse croûte au pire prédateur du cinéma l’Alien.
Tellement meilleur que Prometheus
MYTHOMANIAC 5 juin 2019
Alien³ - David Fincher - critique
Toujours une tendresse pour ce film que son père renie... Une habitude sur cette saga.