Le 12 avril 2013
- Famille : BD Franco-belge
- Festival : 48H BD
- Date de sortie : 1er janvier 2013
Les 5 et 6 avril dernier a eu lieu la première édition des 48h BD dans toutes les bonnes librairies de France et de Navarre. Annoncée avec engouement et trompettes, l’opération semble être un succès collégial. Faisons le bilan.
Une offre hétérogène
Huit éditeurs (Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Jungle, Bamboo, Casterman, Fluide Glacial et Grand Angle) ont répondu présent offrant chacun une bande dessinée. Seulement huit ! C’est là que les autres, comme Delcourt, Glénat ou Futuropolis brillent par leur absence. Est-ce la faute aux 15.000€ de budget à investir ? Ou serait-ce la frilosité de ne pas participer à une première édition ? En verra si, en 2014, ces maisons d’édition auront changé d’avis, ce qui permettra de répondre à cette question.
Et ces huit BD, que valent-elles ? Et bien, c’est pas mal du tout : "Le tueur" et "Pico Bogue" font office de superstars, "Ernest et Rebecca" est charmant et "Sienna", "la bande à Bamboo" et "Pascal Brutal" sont populaires. Soyons honnêtes, il y a vraiment de quoi se faire plaisir avec ces œuvres et elles remplissent complétement leur rôle qui est de faire rentrer les néophytes dans le monde des bulles. On peut cependant regretter une certaine redondance : 5 albums jeunesses dont 3 plutôt destinés aux filles, on aurait préféré un peu plus de diversité surtout que des genres majeurs comme l’historique, la science-fiction et, surtout, l’heroic fantasy ne sont pas représentés dans cette sélection. Évidemment, on ne parlera même pas des genres comics ou manga...
Des libraires satisfaits
Dans son communiqué de presse, 48h BD annonce que "98% des librairies participantes ont prévu de participer à la 2e édition, dont 78% sans aucune hésitation". Les libraires interrogés confirment ces chiffres et affichent une totale satisfaction. Le constat est évident : l’opération a amené plus de monde dans les librairies, particulièrement une population non habituée des étals BD et qui n’a pas hésité à regarder, à fouiller et à poser des questions. Cette curiosité particulièrement bien placée et plutôt bon enfant a ravi les professionnels même si, derrière, ça ne s’est pas forcément traduit par une vente.
Reste que le gratuit n’attire pas que le badaud fureteur mais, également, le profiteur. Celui-ci est tout de suite repéré : malpoli et râleur, il va d’échoppe en échoppe glaner ce qu’il peut. Qu’importe le contenu, ce qui est gratuit doit être pris. "On aurait pu offrir un café au lieu d’un livre, on aurait vu les mêmes", avoue un libraire à Rennes ne cachant pas un certain malaise vis à vis de ce mépris, "maintenant, on a vu tellement de gens sympas qu’au final on reste satisfaits".
Satisfaits et confiants aussi, car en plus d’attiser des passions chez les néophytes, ils estiment qu’il y aura un retour sur les ventes. "Les personnes qui se sont vues offrir le tome 1 voudront acheter la suite ou découvrir de nouvelles séries". Sera-t-il possible de chiffrer ces retours ? Il parait difficile mais ce qui est certain, c’est que le capital sympathie engendré est, lui, inestimable.
Des lecteurs contents
L’objectif de l’opération étant de faire découvrir la bande-dessinée, le cœur de cible était le néophyte, celui qui ne lit pas ou peu (ou mal), les œuvres à bulles. Celui-ci est venu seul, en bande ou accompagné d’un habitué qui lui a ouvert les portes de la librairie. A-t-il été conseillé ou a-t-il choisi de son plein gré ? En tous cas, il s’est jeté sur "Le tueur", "Pico Bogue" et "Pascal Brutal" dont les piles ont fondu comme neige au soleil. "Ma femme y est allée le vendredi, elle a eu le choix, les 8 étaient dispos ; j’y suis allé le samedi, il n’y avait plus que 3 choix", me dira ce participant, confirmant que les ouvrages plébiscités n’ont pas supporté la première journée.
"J’ai pu avoir deux BDs, une pour moi ("Pascal Brutal") et une pour ma fille ("La bande à Bamboo"), je ne les aurais pas achetées en dehors de l’opération". Heureux de sa découverte, notre participant deviendra-t-il un client ? "Ouais pourquoi pas" lâche-t-il en souriant.
Un autre motif de satisfaction est l’accueil que les libraires leur ont fait. Les spécialistes, plus de 800 au total, ont réellement joué le jeu, préférant le partage de leur passion à l’aspect typiquement pécuniaire. Il n’y aura que la FNAC qui n’aura pas respecté les règles, réservant les ouvrages gratuits à ses seuls membres, et par conséquent se sera mis sous les projecteurs. Jurera-t-elle qu’on ne l’y reprendra plus ? A suivre...
Clients contents, libraires heureux, organisateurs ravis. Cette édition 2013 est un vrai succès. Que demander de plus ? Faire encore mieux en 2014 avec plus d’éditeurs et plus de volume, c’est la promesse que nous font les 48h BD.
Galerie photos
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