Ex-fan des eighties
Le 26 février 2007
Autopsie de la New Wave à travers l’épopée du label Factory. Brouillon, excentrique, sympathique.
- Réalisateur : Michael Winterbottom
- Acteurs : Steve Coogan, Alan Erasmus
- Genre : Comédie
- Nationalité : Britannique
- Festival : Festival de Cannes 2002
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– Durée : 1h52mn
Winterbottom autopsie la New Wave avec humour et enthousiasme à travers l’épopée du label Factory. Brouillon, excentrique, sympathique.
Quelques images d’archives, un faux air de documentaire, et une vraie chronologie ne doivent pas nous tromper : entre la réalité et la légende, Winterbottom a choisi la légende. Sur le mode de la parodie et du pastiche potache, 24 hour party people conte l’épopée de la new wave à Manchester sous l’égide de l’étonnant Tony Wilson, présentateur à Granada TV et créateur du label Factory. Ce personnage à la fois désinvolte et déterminé - à l’image de ce film brouillon et enthousiaste - sert de fil conducteur dans ce chapitre de l’histoire de la musique, un chapitre divisé en deux parties, l’une centrée autour du groupe mythique Joy Division (qui deviendra New Order), l’autre consacrée aux tribulations des Happy Mondays.
Tout commence le 4 juin 1976, avec l’un des premiers concerts des Sex Pistols. Cet événement très confidentiel va servir de déclencheur à toute une scène musicale qui ne demandait qu’à surgir. Tony Wilson (interprété par l’excellent Steve Coogan) ne s’y trompe pas. Grâce aux artistes qu’il lance, à sa maison de disque et ses lieux de concert, ce schizophrène volubile fera de la capitale mondiale du coton celle de la musique, de la dance et des stupéfiants, bref Mad’chester.
Avec un tel protagoniste, Michael Winterbottom opte pour la bonne humeur, dédramatisant un à un les mythes de cette histoire. De fait, en matière de légende, le cinéaste privilégie les anecdotes, parfois fantasmées, au risque de dérouter les fans des eighties. Car Michael Winterbottom manie un humour à double tranchant qui permet de voir dans son film aussi bien une apologie qu’une critique, tendre certes, mais non moins jubilatoire. L’auto-dérision donne l’occasion de s’amuser des attitudes de l’époque (les danses d’épileptique de Ian Curtis ont un bon potentiel comique) et de ces musiciens sans conscience politique (le choix du nom de Joy Division, le bordel nazi), ni culture (la "culture club" n’en tenait pas lieu).
Cependant l’habile reconstitution s’essoufle un peu sur la fin des années 80 avec l’avènement des premières rave-parties et son lot d’ecstasy. L’équipée tragi-comique du label Factory et de ses artistes s’arrête pour cause d’overdose. Le spectateur aussi, du moins celui qui ne partage pas la nostalgie de l’Hacienda. Le film manque ainsi son objectif affiché : retrouver l’énergie de cette décennie. Peu importe, 24 hour party people reste un film atypique et, dans l’ensemble, fort distrayant.
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