Vingt ans après
Le 26 août 2009
Adoptant le ton et l’esprit « manga », cette deuxième partie de la saga japonaise réussit toujours autant à captiver, malgré quelques lourdeurs qui l’empêchent d’exploiter toutes ses potentialités.
- Réalisateur : Yukihiko Tsutsumi
- Acteurs : Etsushi Toyokawa, Teruyuki Kagawa, Takako Tokiwa, Airi Taira
- Genre : Fantastique, Thriller, Manga
- Nationalité : Japonais
- Date de sortie : 26 août 2009
- Plus d'informations : Le site officiel du film
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– Durée : 2h22mn
– Titre original : 20th Century Boys - chapter 2 : the last hope
Adoptant le ton et l’esprit « manga », cette deuxième partie de la saga japonaise réussit toujours autant à captiver, malgré quelques lourdeurs qui l’empêchent d’exploiter toutes ses potentialités.
L’argument : 2015. Quinze ans se sont écoulés depuis le Nouvel An Sanglant qu’Ami a fait subir au monde en suivant le cahier des prédictions de la Bande à Kenji. L’histoire officielle raconte que Kenji et sa bande sont les terroristes à l’origine de cette apocalypse, tandis qu’Ami est vénéré dans le monde entier comme un sauveur. Il prédit la fin de l’humanité et annonce que ne seront sauvés que ceux qui croient en lui.
Depuis la disparition de son oncle Kenji, Kanna mène une vie d’adolescente rebelle sous la tutelle de Yukiji qui peine à honorer sa promesse de veiller sur elle.
Après des années de recherches, l’un des membres de la bande découvre l’existence d’un " Nouveau Cahier des Prédictions ", qui décrit entre autres cet événement : " En 2015, dans une église de Shinjuku, un sauveur se dressera pour défendre la justice et sera abattu par un assassin. "
Qui est ce sauveur ?
A nouveau, le jugement dernier s’approche...
Notre avis : Que peut-il bien rester de l’humanité au troisième millénaire après une apocalypse robotico-épidémiologique digne d’une guerre mondiale ? Réponse : de l’espoir ! Sentiment un peu fou qui, à défaut de faire vivre concrètement les hommes, porte toujours au cinéma les germes de suites à venir. Mais pour une fois, il faut reconnaître que c’est avec succès : si ce chapitre deuxième de 20th century boys a un mérite, c’est celui de conserver intact l’intérêt narratif que le premier volet avait su faire naître dans le spectateur. Car une fois dissipé le soupçon que l’on peut porter dans les premières minutes sur l’artificialité de ce second développement (le film s’ouvre sur la découverte d’un « nouveau » cahier des prédictions, apparemment simple ersatz du précédent, dans une version un poil plus messianique), le récit prend toute son ampleur et son souffle pour nous mener sur toute la durée du long-métrage dans ses méandres et ses rebondissements. A la façon de Matrix reloaded, mais avec davantage de succès et de subtilité, 20th century boys se détourne singulièrement des voies classiques du storytelling pour chercher son renouveau du côté du jeu vidéo, progressant par niveaux et par univers, déployant énigmes et passages secrets, terrains d’arcade et de shoot ‘em up. L’héroïne même, tant par son costume (cheveux qui rebiquent, regard d’acier) que par sa psychologie de garçon manqué s’obstinant à fouiner, tête baissée, dans les zones d’ombre du passé, n’est pas sans rappeler les personnages de la saga Final fantasy, dont certains autres thèmes (le pouvoir central corrompu, les interactions entre rêve et réalité, hier et aujourd’hui...) semblent résonner ici comme écho d’une culture japonaise résolument moderne. Sans suivre le manga à la lettre, le scénario est virtuose dans sa manière de doser révélations et mystères en suspens, retours en arrière et temps présent, sans que les personnages qui viennent compléter la galerie déjà très peuplée du premier épisode viennent semer la confusion.
Mais toute médaille a son revers : fort de tous les atouts du chapitre un, le chapitre deux hérite de la plupart de ses failles. Certaines pistes esthétiques sont pourtant défrichées pour la première fois ici, donnant lieu à quelques atmosphères réussies et originales ; reste que l’ensemble a souvent du mal à se délivrer d’une gangue de « tics » de réalisation qui finissent par devenir irritants : « zoomite » psychologique dès qu’un personnage est subitement frappé d’une idée ou d’une émotion, musique en forme de leitmotiv ou pleurnicharde pour signaler le ton de la scène... Tout se passe comme si, craignant au détour d’une subtilité du scénario de perdre le spectateur distrait, le film encombrait le champ de vision de celui-ci de panneaux de signalisation particulièrement voyants. L’interprétation - à l’exception près des rôles de Teruyuki Kagawa et Etsushi Toyokawa, imposants de sobriété - s’engouffre dans le même registre outrancier qui, s’il a pour effet non négligeable de doper le récit avec une bonne dose d’humour, le fait parfois basculer inutilement dans la farce. Ce chapitre deux de 20th century boys tombe finalement à point nommé : « blockbuster » à l’échelle japonaise, il détonne pourtant radicalement par rapport à la production américaine, tout en pouvant se targuer de son titre de divertissement efficace et ludique. Un été à l’Est ?
- ©1999, 2006 Naoki Urasawa, Studio Nuts/Shogakukan ©2009 “20th Century Boys” Film Partners
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