Le 3 février 2021
Plus intimiste que spectaculaire, la nouvelle production signée J.J. Abrams marque par l’intensité psychologique de sa partie en huis clos servie par un John Goodman en grande forme.
- Réalisateur : Dan Trachtenberg
- Acteurs : John Goodman, Mary Elisabeth Winstead, John Gallagher Jr., Mat Vairo
- Genre : Science-fiction, Thriller
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Date télé : 3 février 2021 21:00
- Chaîne : Syfy
- Box-office : Entrées France : 465.675 entrées, recettes USA : 72M$
- Date de sortie : 16 mars 2016
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Résumé : Une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d’abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu’il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d’envergure. En l’absence de certitude, elle décide de s’échapper...
Critique : Projet resté discret jusqu’au bout (sa toute première et mystérieuse bande-annonce était tombée comme un cheveu sur la soupe en janvier), cette nouvelle production J.J. Abrams, si elle conserve bien une petite partie de l’ADN du found footage de destruction massive signé Matt Reeves, va cependant déjouer nos attentes en abattant sur plus d’une heure la carte du huis clos en comité restreint. 10 Cloverfield Lane va rapidement trouver son créneau entre divertissement malin et hommage à la science-fiction paranoïaque des années 50 (on pense bien sûr très fort à La Guerre des mondes, y compris la version Spielberg, mais aussi à la récente série B post-apocalyptique The Divide de Xavier Gens pour le côté huis clos imposé par une catastrophe extérieure).
Le film s’ouvre sur Michelle (Mary Elizabeth Winstead), une jeune femme que l’on comprend décidée à changer de vie. On la voit ranger ses affaires, délaisser les vestiges de sa vie de couple et prendre la route. À peine le temps d’avaler quelques kilomètres que dans la précipitation, une voiture l’oblige à une violente sortie de route. Au réveil, elle se retrouve seule, la jambe enchaînée à l’intérieur d’une pièce que tout désigne comme inhospitalière. Quand soudain, des bruits de pas, une porte qui se déverrouille puis laisse apparaître l’imposante silhouette d’un certain Howard (John Goodman). Ce dernier se présente comme son sauveur, lui révélant au passage qu’elle demeurera en sécurité avec lui et un autre survivant (John Gallagher Jr.) installée dans son abri antiatomique mais que le monde extérieur tel qu’elle l’a connu a subi une attaque d’origine indéterminée et de grande envergure.
- Copyright Paramount Pictures France
À partir de là, le personnage de Michelle va pouvoir servir de véritable point de repère pour le spectateur. On s’interroge avec elle jusqu’à parvenir à percer progressivement les mystères qui entoure cette histoire aussi étrange qu’angoissante. S’appuyant sur un scénario plutôt habile (écrit à plusieurs mains dont celles de Damien Chazelle, jeune réalisateur du puissant drame musical Whiplash) et des personnages bien écrits, l’inconnu Dan Trachtenberg se charge de brouiller les pistes, usant d’une réalisation efficace, tout en nous gardant constamment sous pression.
Peu importe si les moyens alloués sont ici moindre puisque une grande partie de l’intérêt du film réside dans sa volonté de psychologie et dans l’ignorance de ce qui se trame à l’extérieur. Comme atout numéro un, l’ambiguïté du personnage d’Howard qui impose autant de méfiance qu’il fascine (complotiste paranoïaque ou anticipateur de génie ? énergumène dangereux ou finalement bienveillant ?), interprété par un John Goodman à la performance charismatique au plus haut point. Bien malin celui qui pourra deviner l’issue des événements que nous procurent ces moments de tension claustrophobe parfois insoutenables. La dernière partie, visuellement plus impressionnante, mais moins surprenante que prévue, rejoint la mythologie Cloverfield et laisse encore une fois la voie libre à l’extension du récit au sein de cet univers en optant pour une fin suggestive. Au final, voilà une excellente petite série B de science-fiction tendance parano qui bannit de manière générale le spectaculaire pour se concentrer sur l’intensité psychologique via son trio de personnages. Et même si la dernière bobine apparaît plus faible, on en ressort agréablement surpris.
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